David-Olivier Lartigaud présente ART ++ – 9/06/11

ART ++, édition HYX, 2011

Image-29.jpgApprentissage du code, provocation de bugs, création de virus, décryptage de la logique des moteurs de recherche, programmation de logiciels expérimentaux, etc. : depuis la fin des années 90, un « retour au programme » se dessine dans la production d’œuvres numériques. Le Software Art (« l’art logiciel ») assemble des pratiques hétéroclites mêlant création d’algorithmes et détournements d’interfaces, poésie dadaïste et jeux vidéo. ART ++ est un recueil de textes originaux et pour la plupart inédits en français abordant cette ingéniosité diversifiée, sous la direction de David-Olivier Lartigaud.

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David-Olivier Lartigaud

est chargé de cours à l’UFR d’arts plastiques et sciences de l’art de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est membre du LAM (Laboratoire des arts et des médias, Université Paris 1) et du CITU (Création interactive transdisciplinaire universitaire, Universités Paris 1 et Paris 8). Son enseignement allie pratique (Flash, Virtools, Processing, Pure Data…) et théorie (histoire et esthétique de la relation art/ordinateur). Responsable de la ligne de recherche « Sens et usage de la programmation informatique en art » soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication (Délégation aux arts plastiques) de 2003 à 2007, il a également été organisateur du colloque international « Programmation orientée art 1 et 2 » tenu à l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne en 2004 et 2007.

9 evenings, theatre and engeenering, FID Marseille, vendredi 8 et dimanche 10 juillet

Dans le cadre du 22ème Festival international du Documentaire de Marseille, Alphabetville, Vidéochroniques et le FID Marseille, présentent :

« 9 evenings, theatre and engeenering »

img1_9eme.jpg9 evenings, theatre and engeenering est une série de performances combinant théâtre, danse et image présentée au 69th Regiment Armory de New York de 13 au 23 octobre 1966.
Dans l’objectif de créer des œuvres impliquant des technologies nouvelles, Bell Telephone Laboratories innovait en faisant collaborer trente scientifiques et ingénieurs avec dix artistes newyorkais, tels John Cage, Robert Rauschenberg, David Tudor, Öyvind Fahlström, Lucinda Childs, Yvonne Rainer, etc…

Ces différentes expériences venaient conclure, pour un temps, le foisonnement créatif du mouvement dit de la Judson Church des années 50 et 60 à New York. Parallèlement aux danseurs et aux chorégraphes, les compositeurs inventaient de nouvelles formes de composition et de performance, en y incorporant notamment des instruments insolites.

Par dessus tout, les 9 evenings demeurent célèbres pour leur incroyable richesse créative. Ce fut un essai délibéré, de la part de ces dix artistes, d’explorer la possibilité de collaborer avec des ingénieurs, et ce fût aussi l’occasion d’utiliser pour la première fois au théâtre, des techniques de pointe (vidéo, circuits fermés de télévision, caméras infrarouges, télécommandes…).

Cette expérience fut à l’origine de la création d’Experiments in Art and Technology, E.A.T., fondé par les ingénieurs Billy Klüver et Fred Waldhauer, et les artistes Robert Rauschenberg et Robert Whitman, avec l’intention de rendre accessible à l’ensemble de la communauté artistiques les nouvelles technologies développées dans les laboratoires et autres organismes de recherche. Pour E.A.T. l’égalité et l’équilibre de travail entre l’artiste et l’ingénieur étaient primordiales.

img2_9eme.jpgLes 9 evenings ont été filmées par l’artiste Alphons Schilling, photographiées par Peter Moore, Robert McElroy et Franny Breer. Un film en couleur et des diapositives furent également réalisés par le Bell Laboratoires. Documentation filmique disparue pendant plus de trente ans, la réalisatrice Barbro Schultz Lundestam nous en livre les archives restaurées en collaboration avec l’E.A.T, accompagnées d’entretiens avec les protagonistes de cet événement historique.

Pendant le FID Marseille, projection de :

– Open Score, performance de Robert Rauschenberg, 32′

– Kisses sweeter than wine, performance de Öyvind Fahlström, 71′

Programmation de l’écran parallèle Conversations secrètes, conçue par Gilles Grand.

Vendredi 8 juillet à 21h45, petite salle de La Criée

30, quai de rive neuve 13284 Marseille cedex 07

Dimanche 10 juillet à 11h30 aux Variétés

37, rue Vincent-Scotto 13001 Marseille

Table ronde dimanche 10 juillet à 16h à la Maison de la Région

61, La Canebière 13001 Marseille

Programme du FID Marseille : http://www.fidmarseille.org

Renseignements : 04 95 04 44 90

Plus d’informations sur les 9 evenings sur le site de l’E.A.T : http://www.9evenings.org/

Article sur les 9 evenings sur le site de Leonardo/Olats : http://www.olats.org/pionniers/pp/eat/9evenings.php

Présentation des 9 evenings sur le site de la Fondation Daniel Langlois : http://www.fondation-langlois.org/html/e/page.php?NumPage=572

A lire dans « R&C, Recherche et création », éditions BurozoÏque, 2009 : « La collaboration comme dispositif de recherche », par Christophe Leclercq

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Barbro Schultz Lundestam (réalisatrice) est suédoise, journaliste et réalisatrice indépendante de films documentaires, spécialisée dans les sujets concernant l’art et la culture. Elle est fondatrice de la maison d’édition Schultz Förlag à Stockholm et Sarl Schultz Forlag à Paris, consacrée à la littérature, poésie et l’art (Jean Cocteau, Charles Baudelaire, Y ukio Mishima, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras). Une des dernières publications était un livre sur l’organisation E.A.T. Teknologi för livet.

Programme complet

Jeudi 12 novembre – Ecole supérieure d’art

9h30 – 12h00

Introduction par Jean-Paul Ponthot, directeur de l’Ecole supérieure d’art d’Aix, Jean Cristofol, enseignant en épistémologie à l’Ecole supérieure d’art d’Aix, Colette Tron, directrice artistique d’Alphabetville

Cédric Parizot / Douglas Edric Stanley – 
 »A Crossing Industry : Le jeu vidéo comme dispositif documentaire critique »

A Crossing Industry est un jeu vidéo qui plonge le joueur dans les réseaux qui assurent le passage clandestin des ouvriers Palestiniens de Cisjordanie vers Israël depuis les années 1990. Il est développé par Cédric Parizot (IREMAM, CNRS/Aix Marseille Université), Douglas Stanley (artiste programmeur), Jean Cristofol (philosophe) et des étudiants de l’école supérieure d’art d’Aix en Provence depuis septembre 2012. C’est une expérimentation au croisement de la recherche et de l’art puisque ce jeu s’inspire de recherches ethnographiques pour documenter les processus qui structurent les espaces frontaliers en Israël/Palestine, tout en développant sa propre logique artistique.

Cédric PARIZOT est anthropologue du politique.
Chercheur au CNRS, il travaille à l’Institut d’études et de recherche sur le monde arabe et musulman (Aix-Marseille Université). Ses recherches portent sur les mobilités et les frontières dans les espaces israélo-palestiniens, ainsi que sur l’articulation entre art, science et technologie numérique. Depuis 2011, il coordonne l’antiAtlas des frontières(www.antiatlas.net) un programme transdisciplinaire, qui associe des chercheurs, des artistes et des professionnels pour repenser les mutations des frontières du 21e.
Artiste d’origine américaine, Douglas Edric STANLEY est professeur d’Arts numériques à l’École supérieure d’art d’Aix­ en ­Provence où il a fondé L’atelier hypermédia, un atelier qui traite l’algorithme et le code en tant que matières plastiques. Il est également enseignant au Master Media Design de la Haute École d’Art et de Design de Genève où il enseigne le Design algorithmique. Il a animé de multiples workshops sur la programmation artistique pour diverses associations, universités et écoles d’art. Il a participé en tant qu’artiste à de nombreuses expositions liées à l’art informatique.

François Parra – 
Walking the data, outils de transmission des expériences menées sur le territoire d’Hôtel du Nord.

Hôtel du Nord est une coopérative d’habitants qui développe des activités de recherche et d’action autour du patrimoine. Elle labellise et distribue, chambres d’hôtes, produits, savoirs-faire, permettant d’expérimenter autrement l’habitat dans les quartiers nord de Marseille. Elle centralise des informations, des données, des démarches, des inventions, dont le nombre croissant pose la question de leur conservation et de leur disponibilité.
Walking the data est un projet, prenant actuellement la forme d’une carte médiatique dynamique, qui tente de fabriquer un espace de mémoire collective s’appuyant sur des préoccupations esthétiques croisant territoire et technologies.

François Parra a une formation de plasticien. Dès le départ, il travaille le son dans son rapport à l’espace. Il réalise d’abord des interfaces de production sonores liées à son corps, jusqu’à ce que celles-ci occupent progressivement l’espace de manière autonome. Formé aux techniques de l’audionumérique dans les studios du GMEM, à Marseille, les rencontres avec certains compositeurs l’amènent à se préoccuper de questions d’écriture temporelle, tout en conservant un vocabulaire de plasticien. Le son est avant tout pour lui un matériau restructurant indéfiniment l’espace, et donc modifiant notre rapport social. Avec l’évolution des technologies, il propose au public de manipuler, d’abord par l’usage de capteurs gestuels, puis par l’utilisation d’interfaces conçue pour le web, des programmes qui captent certains types de sons et les intègre dans des compositions. Il est ou a été membre de plusieurs collectifs d’artistes, Daisychain, NøDJ/NøVJ, Cap15. Il enseigne l’audionumérique à l’école des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence et travaille régulièrement pour le spectacle vivant, la radio, la vidéo.

Joana Moll / Cédric Parizot – 
The Virtual Deputies

« The Virtual Deputies » est un projet en cours, à l’intersection de l’art, de la recherche et des technologies. Le projet puise ses éléments dans un groupe Facebook appelé « Blueservo ». Ce groupe réunit des volontaires civils qui surveillent la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis dans le but de réduire la délinquance aux frontières et de contribuer à bloquer l’entrée sur le territoire US des immigrants illégaux. Le projet développe une démarche d’investigation et d’analyse du caractère affectif des relations qui se nouent entre les membres du groupe et les technologies de surveillance qu’ils utilisent. Le but est de montrer comment ce processus d’investissement affectif de la technologie peut apparaître comme un mécanisme essentiel dans la production et la légitimation d’une société « post-panoptique ».

Joana Moll (http://www.janavirgin.com) est artiste et chercheur.
Elle a un master d’art digital de l’université Pompeu Fabra et un BA d’arts visuels de l’Université Autonome de Barcelone. Elle est actuellement lectrice au College of Art and Design de Vic (Barcelone) et elle collabore à urgeurge.net, à Ojovoz.net et à LEM festival. Son travail critique explore la façon dont les narrations propres aux sociétés post-capitalistes affectent les écosystèmes humains/machines. Elle a exposé et présenté son travail dans différents musées, centres d’art, festivals, universités et publications. Elle est membre du comité scientifique et artistique du collectif transdisciplinaire l’antiAtlas des Frontières.

14h00 -17h30

Paul-Emile Geoffroy – 
 »Vers un art poétique de l’hypercontrôle »

Inventer un ars de l’hypercontrôle, c’est se demander ce que la révolution technique du digital fait à l’art. Il s’agit alors de questionner ce que pourrait être un art poétique de l’hypercontrôle à l’époque de la destruction de la langue par les algorithmes de Google. Il faut pour cela se demander d’abord ce que le digital transforme dans la fabrique de la langue. Puis quels outils numériques nous permettent de mettre en œuvre le programme d’un art poétique de l’hypercontrôle, c’est-à-dire comment utiliser la technologie digitale au service de la langue plutôt que contre elle.

Paul-Emile Geoffroy étudie la philosophie à l’Université Paris 10 Nanterre, après des études consacrées aux langues, spécialisées en traduction. Il est chercheur à l’Institut de Recherche et d’Innovation et membre du Conseil d’Administration de l’association Ars Industrialis. Au sein de l’école de philosophie en ligne pharmakon.fr créée par Bernard Stiegler, il a animé en 2013-2014 un atelier de recherche contributive visant à développer une théorie de la catégorisation contributive à l’aide de dispositifs herméneutiques.

Colette Tron – 
Données numériques, éditorialisation, interprétation et savoir vivant. Pour des « technologies de l’esprit ».

Concernant le traitement des données numériques, comment développer et actualiser des protocoles éditoriaux articulant manières de penser et supports technologiques ? Car la pensée n’est pas immatérielle et évanescente mais s’exprime autant qu’elle s’imprime, à travers les organes humains et ses instruments, et dont la pratique, « depuis l’origine de l’hominisation désorganise et réorganise les cerveaux et les esprits (comme minds et comme spirits) », écrit Bernard Stiegler (La société automatique, 2015). On se demandera quelles politiques et poétiques de publication mettre en œuvre pour des « technologies de l’esprit », évitant court-circuits organologiques et désordre entropique.

Colette Tron est auteur et critique, et a dirigé deux ouvrages (« Nouveaux, medias, nouveaux langages, nouvelles écritures », l’Entretemps, 2005, « Esthétique et société », l’Harmattan, 2008). Directrice artistique d’Alphabetville à Marseille (www.alphabetville.org), les activités de recherche et d’expérimentation s’y sont développées autour des relations entre langages et medias, art et technique, technologie et culture. Dans le cadre de ce laboratoire des écritures multimédia (plus que transmedia), il sera maintenant traité de la publication, ce dans la culture numérique, avec ses technologies et l’appareillage qui s’y constitue, et en regard de la formation d’un nouvel espace public.

Cécile Portier – 
Qu’est-ce donc que cela qui nous est donné et dont nous ne pouvons nous ressaisir ?

Etant donnée a pour point de départ l’œuvre de Marcel Duchamp, Étant donné : une femme nue, allongée, dont nous voyons tout, sauf le visage, et qui tient à la main un bec de gaz pour éclairer… le plein jour. Nous sommes dans cette situation : les données nous font la promesse de pouvoir « tout » voir, on oublierait presque qu’il existe un point aveugle. Cette figure de la femme découverte inconsciente sera le personnage de cette histoire. Elle se réveille, est amnésique : elle est un puits d’oubli, à remplir de ses traces antérieures. Ainsi observée, objectivée, elle se révèlera éclairante dans son mystère même, portant une autre lumière sur le plein jour de ces données numériques qui ne se donnent pas tant à voir (elles existent sous le régime de l’invisibilité, dans leur processus de collecte et de calcul, d’algorithmes que nous ne maîtrisons pas) mais travaillent à nous rendre chaque jour un peu plus « transparents ».

Cécile Portier mène une activité d’écriture où les formes papier, numérique et performance se côtoient. http://www.petiteracine.over-blog.com/ Elle a publié trois livres, explorant la question de l’errance, de l’écart à la trajectoire prévue ou normée : Contact, (Seuil, 2008), Saphir Antalgos, travaux de terrassement du rêve (Publie.net, 2010) et Les longs silences (Publie.net 2015). Sa pratique de l’écriture web l’a conduite à s’interroger sur la manière qu’avaient les données à faire écriture, à écrire parfois à notre place. Elle en a conçu deux web-fictions Traque traces et Etant donnée. (www.petiteracine.net)

Anne Alombert – 
Bifurquer vers le Néguanthropocène : la nécessité d’un « ars de l’hypercontrôle »

Si l’automatisation et la prolétarisation propres au stade contemporain de l’Anthropocène sont productrices d’entropie, c’est qu’elles désintègrent les processus néguentropiques que constituent les savoirs. Il s’agira de voir comment un « ars de l’hypercontrôle », indissociable d’une inventivité politique, économique, scientifique et organologique, pourrait mettre les technologies numériques au service de la constitution de savoirs, et engendrer ainsi une bifurcation vers le Néguanthropocène.

Anne Alombert est doctorante en philosophie contemporaine à l’Université Paris Ouest Nanterre et participe aux activités de recherches de l’IRI, notamment dans le cadre des Digital Studies.

Vendredi 13 novembre – Ecole supérieure d’art

9h30-12h00

Dominique Augey – 
Le BigData, un nouvel or digital ?

Le Big Data est souvent vu comme un ‘nouvel or digital’. Les économistes pronostiquent de nouveaux marchés et de nouveaux emplois. Alors qu’est-ce que le Big Data vu par un économiste ? Quels sont ces nouveaux marchés qu’on nous annonce ? Va-t-on vers une troisième révolution après celle de Gutenberg et de l’industrialisation du 19e siècle ? Le Big Data est intimement lié à la numérisation de la société. Cette dernière va-t-elle changer sous le poids du flux des données en masse ? Allons-nous vers une hubérisation des marchés ? Mille questions sur lesquelles les économistes essayent d’apporter un éclairage.

Dominique Augey, économiste, Professeur à la Faculté de Droit et de Science Politique – Aix Marseille Université, responsable du Master 2 Journalisme et Communication des Organisations

Peter Sinclair – 
Art and Big Data

Le Big Data est un ensemble complexe de flux de données qui échappent à la perception. On ne peut avoir accès à ces flux que par des systèmes de traitement des données et, plus intuitivement, par des formes de visualisation ou de sonification. Ces dernières transforment notre perception et notre capacité à interpréter les impressions qui proviennent de notre environnement. Cela suppose nécessairement des choix esthétiques. Cela ouvre aussi un espace d’investigation pour les artistes qui, au delà des questions esthétiques, interrogent les enjeux poétiques, cognitifs et politiques des big data.

Peter Sinclair est artiste. Il enseigne à l’école supérieure d’art d’Aix en Provence. Il est co-responsable avec Jérome Joy du laboratoire de recherche Locus Sonus. Les questions de la sonification, des flux de données et du temps réel sont au coeur de ses travaux depuis plusieurs années. Il leur a consacré en 2013 une thèse de doctorat.

Jean Cristofol – 
Effets de situation

Les big data sont une véritable « matière » dont les formes de production, de traitement, de valorisation économique et d’utilisation sociale constituent un enjeu déterminant. L’un des aspects de cet enjeu est de nature épistémologique, il touche au processus de la connaissance et de la représentation. Cela est particulièrement sensible quand on s’intéresse à la spatialisation des données, à la représentation de l’espace et à la cartographie. Les données sont au coeur de la production d’une nouvelle « spatialité », elles déterminent de nouvelles façons de l’expérimenter et de nous y situer.

Jean Cristofol est professeur à l’école supérieure d’art d’Aix en Provence où il enseigne la philosophie et l’épistémologie. Il est membre du comité scientifique et artistique de l’antiAtlas des frontières, programme transdisciplinaire qui associe chercheurs, artistes et professionnels dans l’étude des mutations des frontières en ce début du XXI° siècle. Il travaille sur les relations entre arts, sciences et technologies, ainsi que sur la production des formes de temporalité et de spatialité.

14h00 – 18h00

Benjamin Cadon – 
Big data, open data, web sémantique, vers une construction algorithmique d’une réalité à détourner ?
L’avènement des assistants personnels, des systèmes de suggestion de contenus, la numérisation de notre vécu quotidien, la généralisation de la collecte de données concomitante avec l’ouverture des données publiques, autant d’éléments qui dessinent une réalité peuplée d’algorithmes et vouée à perpétuer un système pourtant promis à l’effondrement. La société civile, les artistes, hackers et autres activistes constituent-ils l’avant-garde d’un autre modèle de société, fruit de la coopération et d’un détournement frugal de notre devenir technologique ?

D’un point de vue salarial, il est directeur artistique de Labomedia à Orléans, association à but non lucratif qui oeuvre dans le champs des arts et cultures numériques depuis 1999. Il y mène des temps collectifs d’expérimentation et de recherche. De formation scientifique, il s’est intéressé très tôt aux outils numériques émergents, il réalise des installations et performances audiovisuelles autour d’une approche critique du monde technologique et dogmatique qui nous entoure.

Martina Tazzioli – 
The Sight of Migration : Governmentality, Visibility, and Europe’s Contested Borders

Cette présentation interroge comment les façons de gouverner, les techniques de visibilité et les systèmes de contrôle, peuvent s’enrichir réciproquement. Construite sur des discussions récentes en faveur d’une conceptualisation plus rigoureuse de la visibilité, la présentation s’efforcera d’examiner ce que signifie et produit la visibilité dans le contexte du contrôle des migrations en Europe et elle interrogera les modes de contrôle que cela génère. L’idée principale que défend cette présentation est que les formes actuelles de gouvernement par la visibilité ne conduisent pas à une maitrise incontestable des comportements et des mouvements, mais plutôt à une politique décousue de la visibilité. Par ailleurs, quand on les envisage dans le temps, ces mécanismes conduisent à orienter les politiques gouvernementales vers un élargissement de leurs domaines d’intervention.

Martina Tazzioli a un doctorat d’études politiques de l’University of London. Après avoir été postdoctorante à l’université de Oulu, elle collabore parallèlement au laboratoire LAMES de l’Université d’Aix-Marseille et à l’University of London. Elle est l’auteur de l’ouvrage Spaces of Governmentality, Autonomous Migration and the Arab Uprisings (2015), et elle a co-édité Foucault and the History of our Present (2015) et de Spaces in Migration, Postcards of a Revolution, (2013). Elle est membre de l’équipe éditoriale de « Materialifoucaultiani » (www.materialifoucaultiani.org).

Igor Galligo – 
Hypercontrôle et automatisation de l’Eros 
_ Organogenèse pour une poétique de la rencontre digitale

Le traitement automatique de données et catégories personnelles produites et éditées par les nouvelles applications de rencontre sur smartphones (Tinder, Happn, etc.) est un exemple frappant de l’automatisation de l’eros. Elles court-circuitent non seulement les processus de sublimations pulsionnels, mais aussi toute singularité qui pourrait se former dans le désir et dans la rencontre de l’autre. L’enjeu de notre propos sera de nous interroger sur les modalités d’une transindividuation et d’une poétisation par et de la rencontre digitale. Cette recherche nous conduira à proposer une articulation organogénétique entre anthropologie, arts, technologie et philosophie pour les digital studies, et l’édification d’un néguanthropocène.

Igor Galligo est chercheur en esthétique à l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Pompidou, dirigé par Bernard Stiegler, au sein duquel il développe une réflexion sur les transformations attentionnelles, les ambiances et la destruction du désir. En 2013, il rejoint l’EnsadLab pour le programme de recherche en art et design Reflective Interaction. Depuis 2015, il est chargé d’études en muséographie pour le ministère de la Culture et de la Communication, rattaché au Département de la Recherche, de l’Enseignement Supérieur et de la Technologie.

Table ronde : Enjeux épistémologiques de l’avenir du savoir
Avec Bernard Stiegler, philosophe, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation, président d’Ars industrialis, Jean Cristofol, philosophe, enseignant en épistémologie à l’ESA Aix, Cédric Parizot, anthropologue, chercheur au CNRS-Iméra, Roger Malina, astrophysicien, directeur de Leonardo/Olats (sous réserve).

Samedi 14 novembre – Fondation Vasarely

16h30

[Visite commentée] de l’exposition du festival Gamerz par les directeurs artistiques et programmateurs
Pour sa 11e édition à Aix-en-Provence, du 6 au 15 novembre 2015, le festival GAMERZ propose, au travers d’un circuit d’expositions, de rencontres, et d’ateliers entièrement gratuits, de placer sur le devant de la scène des créations en filiation avec l’univers et les technologies des jeux vidéo, offrant un panorama de ces nouveaux dispositifs artistiques.

17h30

[Projection] 
René, de Jean-Luc Godard (52’)
Issu de la série Six fois deux, sur et sous la communication réalisée en 1976 pour la télévision (France 3). Archives Ina.

Jean-Luc Godard s’entretient avec le mathématicien René Thom, inventeur de la théorie des catastrophes. Branche de la théorie des bifurcations, celle-ci considère les variations soudaines que sont les singularités. Tandis que Thom explique comment il cherche à « géométriser la sémantique », Godard interprète en images et en mots des formules et un vocabulaire des mathématiques, tout en bifurquant.

18h30

[Conférence]
 Faire la différance par Bernard Stiegler
La différance est un concept qu’a forgé Jacques Derrida. Je l’ai moi-même spécifié en un sens qui sort du cadre strictement derridien, passant notamment par Gilbert Simondon, et comme processus d’individuation. Je tenterai de montrer dans cette conférence pourquoi et comment l’impératif de faire la différance dans l’Anthropocène doit nous conduire à mener des programmes transdisciplinaires fondés sur une organologie générale et une pharmacologie positive, elle-même conçue comme une therapeia en un sens qui reprend certains chantiers de Michel Foucault.

Bernard Stiegler, philosophe, docteur de l’École des hautes Études en Sciences Sociales, est président de l’association Ars industrialis, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation. Il est visiting professor à la Humboldt Universität de Berlin, distinguished professor à l’Université de Nanjing et professeur associé à l’Université de technologie de Compiègne. Il est l’auteur de trente ouvrages, dont les trois volumes de La technique et le temps font référence dans sa philosophie ; et récemment paru La société automatique 1. L’avenir du travail, Fayard, 2015.

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D-R-O-N-E-S – Images à risques ?

25 et 26 mars 2017, de 10:00 à 18:00, à la Fondation Vasarely, Aix-en-Provence

Une coréalisation Benoît Labourdette production, Alphabetville, l’Office, en partenariat avec la Fondation Vasarely

Les drones, machines de « vision embarquée » sont en train de se répandre de façon massive, autant dans les champs de la production audiovisuelle que dans la vie quotidienne (selfie vidéo ou systèmes de surveillance autoritaires) et modifient insidieusement nos représentations du monde.

Pour essayer de comprendre ensemble de quoi ils sont fait, nous proposons des « rencontres apprenantes » sous forme d’ateliers, échanges, pratiques, questions et théories. Jeu de guerre ? Pilote automatique ? Réalité virtuelle ?

Les 25 et 26 mars de 10h à 18h, nous expérimenterons les enjeux de ces machines-images, avec pour objectif, la production d’instruments théoriques et pratiques qui pourront être employés de façon concrète dans nos métiers, nos activités, notre vie quotidienne…

Un programme ouvert sous l’angle de la déconstruction, dans tous les sens du terme, afin de dépasser nos idées reçues et comprendre le fonctionnement d’un drone comme objet technique et ses applications : ensemble décortiquer, manipuler, raconter, monter et démonter réellement un drone, le désautomatiser, l’écouter… élaborer, échanger et partager des points de vue et des images du et sur le monde.

Des « rencontres apprenantes » sous forme d’ateliers avec Benoît Labourdette, cinéaste, Colette Tron, auteur et critique, Emmanuel Vergès, auteur et facilitateur, Perrine Boissier, médiatrice.

Références pour démarrer la réflexion
Laboratoire drones : www.benoitlabourdette.com/laboratoire/drones

Programme détaillé

Cette « rencontre apprenante » est la première forme publique de « l’école flottante » développée par l’Office.

Programme détaillé

MODALITES
Inventaire des pratiques, invention de pratiques

Méthode

– un apprentissage de pair-à-pair : il n’y a pas d’enseignants ni d’élèves, mais des personnes qui souhaitent partager, élaborer, prendre du recul sur des connaissances, des savoirs, quels qu’ils soient : techniques, méthodologiques, critiques, culturels, pratiques, vernaculaires …

– un espace autogéré : le planning des activités se construit avec l’ensemble des participants de la rencontre en fonction des ressources disponibles : matériel, locaux, méthodes, outils, formes, contenus …

– un moment convivial : investir et partager les temps informels de repas, de pause, de balade … pour construire d’autres relations entre les participants. Laisser de la place à l’incertain, l’imprévu …

Environnement
Lieu : Fondation Vasarely.

Espaces de travail, espaces d’exposition, œuvres de Victor Vasarely, fondateur de l’op’art (art optique), parc de la Fondation, ville et campagne d’Aix-en-Provence

Mots-clés : drone ; objet technique ; caméra embarquée ; vol ; pilote ; guidage ; déconstruction ; automatisation/désautomatisation ; contrôle / perte de contrôle ; surveillance ; droit ; guerre ; militarisation/démilitarisation ; virtuel ; digital ; machine ; algorithme ; œil ; regard ; distance ; autonomie ; désincarnation/ réincarnation ; territoire ; espace public ; droit ; service ; jeu ; image et son ; données et autres traces numériques…

Ressources matérielles et spirituelles (à augmenter collectivement) :

Moyens techniques : 2 drones Parrot (AR Drone et Bebop), ordinateurs portables, vidéoprojecteur, accès internet. Drones supplémentaires et leurs pilotes bienvenus.

Bibliographie et références indicatives (suggestions ouvertes)
Premières suggestions : Guerre et paix dans le village global, de Marshall McLuhan ; Simulacre et simulation, Jean Baudrillard ; La guerre du golfe n’a pas eu lieu, Jean Baudrillard ; Le commerce des regards, Marie-José Mondzain ; Théorie du drone, Grégoire Chamayou ; La conjuration des drones, magazine MCD ; Images et visions mutantes, revue Vertigo… Le guide pratique du drone de Adam Juniper Autres : vidéo de la conférence de M-J Mondzain « La guerre en performance » ; documentaire « Drones tueurs et guerres secrètes » de Jean-Martial Lefranc ; programmes télé réalisés avec drones (à sélectionner pour une critique possible)

Filmographie indicative : Eye machine et Serious games de Harun Farocki ; Adieu au langage de Jean-Luc Godard ; The good kill de Andrew Niccol ; Redacted de Brian de Palma ; série de films avec drones réalisés par Benoît Labourdette Projections possibles et « analyse » de films sous forme d’échanges : propositions de « Barista Unknown » de Ramus Svensson (10mns) et extraits de « Guerre à distance » de Harun Farocki (58 mns), incluant la série Eye machine Réalisation de films possible

Logistique

Hébergements : Auberge de jeunesse au pied de la Fondation Vasarely, 3 avenue Marcel Pagnol, 13090 Aix-en-Provence. Accueil couch surfing à organiser sur Aix et Marseille.

Repas : partagés ou restaurants autour de la Fondation Vasarely

Inscription à l’adresse youpi@loffice.coop ou alphabetville@orange.fr

En indiquant :

Nom, prénom, adresse

Fonction, métier

Quelques mots-clés sur vous

Quelques mots-clés sur l’atelier, attentes et propositions

Ou plus sur : http://annuel.framapad.org/p/images-a-risques

Participation aux frais :

De 5 à 200 € pour le week-end.

Détails après inscription

Mojave épiphanie

Mercredi 9 novembre à 18h30 à l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence

Une histoire secrète du programme spatial américain
par Ewen Chardronnet

Une proposition d’Alphabetville et de Gamerz
Dans le cadre du cycle De la guerre et de la paix et du festival Gamerz 12

« L’époque était aux utopies de conquête des étoiles, aux longues discussions sur les avions, le communisme, le capitalisme ou la thermodynamique. La guerre va transformer les rêves de Frank Malina et Jack Parsons. »

Entre 1935 et 1955 aux États-Unis, dans le désert de Mojave en Californie, un petit groupe d’hommes et de femmes a posé les bases de l’aérospatiale américaine. Inventeurs visionnaires, ils ont bien souvent été dénigrés par leurs contemporains et successeurs, harcelés par le pouvoir politique pour leurs sympathies libertaires et communistes, critiqués pour leurs sensibilités existentielles et artistiques, déchirés par leurs relations personnelles.
Pour la première fois en français, Ewen Chardronnet fait le récit de cette part méconnue de l’histoire contemporaine, riche d’enseignements sur notre époque. Fruit d’une enquête minutieuse et enrichi d’archives inédites, il mêle politique, science, écologie, art, poésie, sexe et occultisme.

Mojave épiphanie est publié aux éditions Inculte : http://www.inculte.fr/catalogue/mojave-epiphanie/

Cette présentation du livre par l’auteur en sera une variation en images, construite avec des documents historiques issus des archives de l’artiste et ingénieur en aéronautique Franck Malina.
Remerciements à Roger Malina.


Ewen Chardronnet est auteur, journaliste, curateur et artiste. Il s’intéresse aux impacts politiques, artistiques et sociétaux des transformations scientifiques et technologiques. Actif dans le champ des arts et des sciences, il écrit aussi sur la culture maker et hacker. Il a initié et participé à plusieurs collectifs d’artistes et a été un animateur de nombreuses initiatives dans le domaine des relations entre art et espace. En 2001, il a dirigé le livre Quitter la Gravité, l’anthologie française de l’Association des Astronautes Autonomes et a reçu en 2003 le Prix Leonardo Nouveaux Horizons pour ses contributions aux initiatives Acoustic Space Lab et Makrolab. Depuis 2012 il est membre permanent du comité de pilotage du Ksevt, le centre culturel des technologies spatiales européennes (Vitanje, Slovénie). Depuis 2015 Ewen Chardronnet contribue à l’initiative Aerocene lancée par l’artiste argentin Tomás Saraceno.

Presse
Libération http://next.liberation.fr/livres/2016/05/11/pionniers-de-l-espace-les-idees-fusent_1451959
L’humanité http://www.humanite.fr/sexe-drogue-fusees-et-communisme-613190

Cette année Ewen Chardronnet est aussi curateur invité de la douzième édition du festival Gamerz.

DADA 100

Dada et data
Jeudi 6 octobre 2016 à 18h30
Salle des machines, Friche Belle de Mai, Marseille

Il y a 100 ans naissait à Zurich le mouvement littéraire et artistique Dada. Manifestement anti-conventionnel et anti-conformiste, revendiquant la rupture, contre l’ennui et pour la distraction, cette attitude marque un art de vivre, au présent, conjurant avec dérision et peut-être désespoir, la situation de violence qu’est la première guerre mondiale. Ouvert au hasard et défiant la logique – tout comme le montre le choix du mot lui-même -, Dada est plus libertaire que nihiliste, et la création sous toutes ses formes montre la vivacité du mouvement, qui a la volonté de « changer la vie ».

« Guerre mondiale Dada et pas de fin, révolution Dada et pas de commencement. » écrivait Hugo Ball dans le premier manifeste en 1916.

En 2016, quelques artistes de plusieurs nationalités créent un (h)ac(k)tionnisme dada, avec d’autres données, celles du numérique.

Dada, data, et arts de la guerre. Révolution électronique et guerre des données, du Watergate à wikileaks, de la rupture à la disruption, où en est-on de la guerre et de la paix ? Où et comment a-t-elle lieu ? Quelles sont les formes de la lutte ? Comment (se) manifester ? « Guerre, dada, data », est tout autant un hommage vivant et une actualisation virale dans la guerre numérique mondiale, et ses technologies… pas si virtuelles.

A la suite du Grand Dada Manifesto, dadakacktion de 30 heures qui a « occupé » le Cabaret Voltaire à Zurich en mars dernier, voici la présentation des réalisations, textes, sites, machines, hacks, et autres manifestes rétro dada.

Avec

Nicolas Nova, artiste et enseignant, pour Dadabot, une introduction à la créolisation machinique (avec Joël Vacheron)
Albertine Meunier et Julien Levesque pour le Manifeste datadada (data-dada.net), la machine à interviews datadadadata, et une performance Data Dada Éclair.
Et une intervention par Skype de Ken Mckenzie Wark co-auteur d’un manifeste rétro dada.

A arpenter dans l’espace de la librairie, le webdoc Dadadata de Anita Hugi et David Dufresne, coproduit par Arte et la SSR.

Une proposition d’Alphabetville dans le cadre de Faits divers, rencontres-discussions au café-librairie la Salle des machines.

Informations sur Faits divers : http://www.lafriche.org/fr/les-residents/la-salle-des-machines

En partenariat avec la revue Makery : http://www.makery.info
Lire l’article d’Annick Rivoire sur le dadadatathon : http://www.makery.info/2016/03/08/a-dada-sur-la-data-au-cabaret-voltaire/

Nicolas Nova est professeur à la Haute-Ecole d’Art et de Design (HEAD – Genève) et co-fondateur du Near Future Laboratory, une agence de prospective et d’innovation. Auteur de « Beyond Design Ethnography » et « Futurs ? La panne des imaginaires technologiques », il enseigne l’ethnographie, les enjeux contemporains du numérique et la recherche en design. Son parcours hybride entre sciences sociales et arts appliqués dans le champ du numérique l’amène à travailler sur des projets de recherche au croisement des démarches ethnographiques et de design.
Dadabot : http://we-make-money-not-art.com/dadabot-the-role-of-algorithms-in-cultural-production/

Anita Hugi est auteure-réalisatrice, entre autres de « Dada-Data » avec David Dufresne et Akufen et du film « Undine » . Elle crée, en mai 2016 « Narrative.Boutique » (www.narrative.boutique) qui est active à Zurich, à Paris et à Montréal. Jusqu’au printemps 2016, la documentariste est productrice et chargée de programme de documentaires sur l’art et la culture de la télévision publique suisse. Depuis 2000, elle est aussi engagée dans la conception et réalisation de projets digitaux, dont le magazine interdisciplinaire « Neuland » (www.neuland-mag.net), qu’elle a conçu en 2009 et lancé, avec des complices, en 2010.

McKenzie Wark est écrivain, chercheur, enseignant, théoricien de la sociologie des nouveaux médias et de la communication (analyse, critique, prospective). Et un hacktiviste. Ses ouvrages les plus connus sont Un manifeste hacker et Gamer Theory. Son dernier ouvrage, Molecular red : theory for the anthropocene (2015) est un outillage philosophique pour cette nouvelle ère, où le futur de l’humain et de la nature sont indissociables. Il est à l’origine du manifeste rétro dada : http://www.publicseminar.org/2016/02/retrodada-manifesto/
Il vit et travaille à New York.

David Dufresne est auteur et réalisateur de documentaires intéractifs, artiste en résidence au MIT Open Documentary lab depuis septembre 2014, journalisme à l’ancienne, punk-rock, filatures & webdocumentaires. Longtemps reporter pour Libération et membre de l’équipe fondatrice du site d’investigation Mediapart.fr, il a publié une dizaine d’ouvrages d’enquête dont « Tarnac, magasin général » (Calmann Lévy, 2012), salué comme « un petit chef d’œuvre » par Le Monde. David Dufresne travaille désormais sur les nouvelles narrations web et à de nouveaux projets webdocumentaires.

Née en 1964, Albertine Meunier vit et travaille à Paris et Vitry sur Seine. Elle pratique l’art dit numérique depuis 1998. Elle explore l’essence d’une poésie, d’une esthétique du numérique et des réseaux. Elle cultive les formes simples, minimales, semblant parfois « bricolées », volontairement loin de l’hyper-technicité de certains dispositifs numériques. Ses travaux questionnent, autant de manière critique que ludique, les grands acteurs de l’internet tel que Google, Twitter ou Facebook et le nouveau monde qui nous entoure.
Ce monde de l’internet qu’Albertine connait bien est devenu son matériau de création et d’exploration. Elle tente dans ses recherches et pièces créées à révéler l’invisible ou la poésie. Avec son air de ne pas y toucher, Albertine déroule le fil d’une poésie ludique, impertinente et drôle. Elle est DataDada et cela se voit !
Écrit le vendredi 13 juin 2014 par les artistes Albertine Meunier et Julien Levesque, le Manifeste DataDada exprime leur opposition à la transformation de la Data comme un simple fait numérique.
Albertine Meunier et Julien Levesque souhaitent enrober, saupoudrer, tapisser, coiffer et envelopper la Data de l’influence du mouvement artistique Dada. Un siècle après est ainsi créé un nouveau mouvement artistique : Le DataDada.

Datadada. : http://dada-data.net/fr/

Julien Levesque
Plasticien du net, explorateur des réseaux et des données qui circulent dans notre société de l’information, Julien Levesque s’approprie Internet et plus particulièrement les données numériques comme matériaux artistiques dans son travail. De ces objets numériques, il fait naître un univers insolite et poétique sans frontière où le temps semble comme suspendu et où la matière reste infinie. Nombre de ses projets s’appuient sur les acteurs du monde numérique tels que Google, Facebook ou Twitter. Julien Levesque est né en 1982, il vit et travaille à Paris. www.julienlevesque.net

dadabot de Nicolas Nova et Joël Vacheron

datadada de Albertine Meunier et Julien Levesque


Gesticulations dada en réseau
Conférence dada sur canapé en ligne

Mercredi 19 octobre à midi URL à venir

Le laboratoire Oudeis développe des conférences performatives sur canapé au sein desquelles des problématiques de l’histoire de l’art et de la période actuelle sont abordées, cela dans un format non conventionnel, ou hors de tout format : l’agencement d’éléments complexes et hétéroclites contribuant à l’émergence d’une situation artistique inédite, bifurquant des environnements technologiques et conceptuels pré-conçus. Et où des techniques de parasitage des discours et des postures agissent comme modalité virale.

Cette conférence, aussi performance en streaming, mettra en situation et en question actes et gestes dada, dans l’histoire et au présent de l’art. Avec pour medium principal le web.

Avec Sandra et Gaspard Bébié-Valerian, artistes, Manuel Fadat, historien de l’art et commissaire d’expositions, Colette Tron, auteur et critique, et sous réserve, Annie Abrahams, artiste et performeuse.

Annie Abrahams développe ce qu’elle appelle une esthétique de l’attention et de la confiance, dont le comportement humain est la matière première. En utilisant aussi bien la vidéo, la performance, l’installation que l’Internet, elle questionne les possibilités et les limites de la communication en général et plus spécifiquement ses modalités propres au réseau. Elle est internationalement reconnue pour son netart, ses expériences en écriture partagée et en tant que pionnière de la performance en réseau. Elle vit et travaille à Montpellier. www.bram.org

Gaspard et Sandra Bébié-Valérian, artistes et curateurs, travaillent ensemble depuis 2003 sous l’entité Art-Act. Leur démarche s’inscrit dans une dynamique post-digitale, intégrant une réflexion critique et analytique d’un monde durablement transformé par les technologies. Dans une approche transversale, leurs réalisations – prenant généralement la forme d’installations – questionnent notre relation au monde et plusieurs de ses enjeux comme l’énergie, l’alimentation, la liberté, la santé, les ressources naturelles et industrielles. Par ailleurs, ils co-dirigent Oudeis, laboratoire pour les arts numériques, électroniques et médiatiques (le Vigan). www.art-act.org / www.oudeis.fr

Manuel Fadat est historien de l’art, commissaire d’exposition indépendant, il enseigne, écrit, recherche, crée, sous différentes formes. Spécialisé dans le champ des arts du verre et des usages du verre dans l’art moderne et contemporain, il est également engagé dans le champ de la création contemporaine. Depuis 2012, il travaille pour Oudeis comme chargé des études et de la recherche.

Colette Tron, auteur et critique, explore différents supports d’écriture et d’édition, du livre aux medias numériques. Directrice artistique d’Alphabetville, laboratoire des écritures multimédia, recherche et expérimentation se formalisent au travers d’ateliers et de résidences, d’événements thématiques ou se diffusent sous forme de publications et de ressources web. Dans une perspective manifeste de constituer un espace public critique, les champs de pensée tentent des articulations entre langages et medias, arts, technologies et culture, ainsi que la conception de nouvelles approches pratique(s) et théorique(s) de l’art et de la culture.

Alphabetville, laboratoire des écritures multimédia, en partenariat avec Oudeis, laboratoire des arts numériques, électroniques et médiatiques.

Critique de la violence de Walter Benjamin – Fragments

Mercredi 13 avril à 20h15 à Montevideo, Marseille

Lecture

« La tâche d’une critique de la violence peut se définir en disant qu’elle doit décrire la relation de la violence au droit et à la justice. »

« La critique de la violence est la philosophie de son histoire. »

Walter Benjamin (1892-1940)

Dans sa « Critique de la violence » (1921), publiée entre les deux guerres mondiales, et dont la seconde lui sera fatale, le philosophe Walter Benjamin interrogeait les états, formes, moyens et fins de la violence à l’endroit des « rapports moraux ». La violence se justifie-t-elle ? Qu’est-ce qui l’autorise ? Comment se manifeste-t-elle ? Et pour autant : « Est-il, d’une façon générale, possible de liquider les conflits sans recourir à la violence ? ». « Incontestablement », répondait-il lui-même.

Une création radiophonique sera réalisée par Colette Tron et Emmanuel Moreira pour Radio Grenouille.
Diffusion à partir du 20 avril en multidiffusion sur 88.8 FM.

Une coréalisation Alphabetville, Montevideo, radio Grenouille.
Dans le cadre des mercredis de Montevideo et du cycle De la guerre et de la paix proposé par Alphabetville

De la guerre et de la paix
Si le titre de ce programme est emprunté au roman historique de Léon Tolstoï, « La guerre et la paix », il s’agit d’observer, analyser, relater, montrer, comprendre, discerner, critiquer les états de guerre et de paix, les pulsions de mort ou de vie, parfois alternés, parfois mêlés, de la période actuelle, au prisme de la culture. Ou des formes de culture. Et des formes de vie qu’elles créent, ou détruisent. Et en ce dernier cas l’on parlera, avec Walter Benjamin et au regard de l’histoire, de barbarie.

Biographie des lectrices

Liliane Giraudon est écrivain. Son travail d’écriture, situé entre prose (la prose n’existe pas) et poème (un poème n’est jamais seul) semble une traversée des genres. Entre ce qu’elle nomme « littérature de combat » et « littérature de poubelle », ses livres, publiés pour l’essentiel aux éditions P.O.L dressent un spectre accidenté. Dernières publications : « La sphinge mange cru », Al Dante 2013, « Le garçon cousu » P.O.L 2014, « 111 notes pour Lacoste » D-Fiction 2015

Auteur longtemps associée au Théâtre des Bernardines, Suzanne Joubert écrit des textes essentiellement destinés au théâtre et édités pour la plupart aux Solitaires Intempestifs mais aussi aux Cahiers de l’Egaré, à Première Impression, aux Editions Néant. Dernières créations : « Tous tant qu’ils sont » (2007), « C’est gentil d’être venu jusqu’ici » (France Culture 2007), « Show room nouveau drame » (2015)…

Colette Tron, est auteur et critique, et directrice artistique d’Alphabetville, laboratoire des écritures multimédia. Elle expérimente et pratique des poétiques via différents supports d’écriture et d’édition, du livre aux medias numériques. Derniers textes publiés : « Révolution cut-up », revue Invece 3, Al Dante 2015, « Les lieux de l’œuvre d’art numérique », l’Entretemps, 2016.

Marie Vayssière est comédienne et metteur en scène. Elle a notamment travaillé avec Jacques Nichet ou Tadeusz Kantor, avant de créer la Compagnie du Singulier en 1991. Suivront plus d’une trentaine de mises en scènes inspirées de romans, de poésies ou d’ouvrages philosophiques et bien sûr des textes de théâtre. En 2013, elle a réalisé avec Stéphane Nota le film : « 1+1=0, une très courte leçon de Tadeusz Kantor ». Depuis 2010, elle est Maître de Conférences associée au secteur Théâtre du Département Lettres et Arts de l’Université Aix-Marseille.

Aglaia Mucha est étudiante en Master professionnel Arts du spectacle, écritures scéniques et dramaturgie à l’université Aix-Marseille. Originaire de Düsseldorf, elle a un cursus européen en danse classique et contemporaine et une expérience de chorégraphe et de comédienne. Elle est actuellement assistante à la mise en scène de Marie Vayssière.

Elles vivent et travaillent à Marseille.

Beau Travail

Projection & rencontre

Un partenariat Alphabetville / cinéma Gyptis-Belle de Mai
Dans le cadre des cycles « De la guerre et de la paix » (Alphabetville) et « Variations sur le même thème » (Le Gyptis) _
Vendredi 11 mars – 19h30

Cinéma Gyptis / Belle de Mai, Marseille

Présentation

Un film de guerre en forme de chorégraphie.
Dans le golfe de Djibouti, un peloton de la Légion étrangère répare les routes et s’entraîne à la guerre. À Marseille, l’ex-adjudant Galoup se rappelle les moments qu’il a vécus avec ses hommes. Un film militaire transformé en ballet : pour chorégraphier les corps des militaires, Claire Denis s’est adjoint les services du chorégraphe Bernardo Montet. C’est autant aux confins de l’Afrique qu’à ceux du cinéma, des arts plastiques et de la chorégraphie que se situe le merveilleux Beau travail.

Sélection Officielle – Venise 1999
Forum International Nouveau Cinéma – Berlin 2000
Sundance 2000
Cannes 2001
César 2001 de la meilleure photographie

Projection suivie d’une rencontre avec Jean-Pol Fargeau, scénariste du film.

Dramaturge et scénariste, Jean-Pol Fargeau est aussi un auteur et un musicien. Dernier travail, le prochain film de Claire Denis, un scénario de science-fiction avec Robert Pattison et Patricia Arquette. Plusieurs projets pour le cinéma en cours d’écriture.
Il commence ses collaborations avec Claire Denis dès 1986 pour l’écriture du scénario de Chocolat et participera alors à presque tous les films. En 1999, il collabore aussi à l’écriture du scénario de Pola X de Léos Carax, inspiré de Pierre ou les Ambiguïtés d’Herman Melville.
Il a écrit une dizaine de pièces, mises en scène notamment par Stuart Seide, Robert Gironès, Léonidas Strapatsakis, Alain Milianti, Lluis Pasqual.
Anatomie d’un homme armé, libretto écrit pour le chorégraphe Bernardo Montet, a été créé en 2000 au Quartz à Brest.
Commandé suite à Beau Travail, ce texte constitue une variation sur la guerre et les corps souffrants, composé tel « un recueil de partitions », où il s’agit « d’interpréter, de réinventer, d’improviser »… Il est aussi une adresse : celle d’un « nous », « qui nous accommodons jour après jour de l’Indicible, de l’Inacceptable… » vers « Ceux qui souffrent dans leur chair, ceux qui disent Je, ceux qui disent pourquoi, ceux qui restent vigilants, ceux qui débusquent… ceux qui travaillent dans l’urgence. » (Jean-Pol Fargeau, extrait de « Anatomie d’un homme armé »)

 

Programme complet

Quels savoirs à l’œuvre ?

10h – 17h30, salle Seita

Intervenants :

Accueil et présentation par Colette Tron, Alphabetville, et Pascal Jourdana, La Marelle : Ecriture et édition numériques, pour un dispositif territorial et coopératif d’expérimentation, de recherche, de création, de publication

Colette Tron, auteur, critique, directrice artistique d’Alphabetville, laboratoire des écritures multimédia : Des instruments spirituels, après le livre

Pascal Jourdana, directeur de la Marelle, résidences d’écrivains, édition, actions littéraires : Du projet d’auteur à la publication : trois expériences d’éditorialisation numérique

Vincent Puig, directeur exécutif de l’Institut de Recherche et d’Innovation (Centre Pompidou) : Ecriture contributive et coopératives de savoir

Discussion

Pause déjeuner

Camille de Chenay, réalisatrice, photographe, auteur, Samuel Leader, écrivain et enseignant, Celio Paillard, écrivain, artiste multimédia, créateur sonore, lauréats de la résidence d’écriture numérique 2016, pour le projet d’écriture collective L’observatoire (en résidence du 8 février au 20 mars 2017) : Processus de perception, environnement, souvenirs et projections

Matthieu Dupeirrex, philosophe, artiste, directeur artistique du collectif Urbain, trop urbain (www.urbain-trop-urbain.fr), fondé en 2010 avec Claire Dutrait, lauréat 2015 de la résidence d’écriture numérique pour Sédiment(s) : Quelques pas dans l’intermédialité

Yannick Vernet, responsable des projets numériques de l’ENSP à Arles, coordinateur scientifique de l’Observatoire des pratiques de l’Image Numérique (Obs/IN), président de La Fabulerie : L’Hubservatoire, un projet de valorisation des ressources de l’Obs/IN

Discussion

Conclusion et perspectives

Faits divers

18h30, librairie la Salle des machines

Camille de Chenay, réalisatrice, photographe, auteur, Samuel Leader, écrivain et enseignant, Celio Paillard, écrivain, artiste multimédia, créateur sonore, lauréats de la résidence d’écriture numérique 2016, L’observatoire : présentation du projet, lectures et projection

Anne Savelli et Joachim Sené, auteurs, L’aiR Nu, présentation du site, écoutes, lectures

Discussion animée par Pascal Jourdana

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