DADA 100

Dada et data
Jeudi 6 octobre 2016 à 18h30
Salle des machines, Friche Belle de Mai, Marseille

Il y a 100 ans naissait à Zurich le mouvement littéraire et artistique Dada. Manifestement anti-conventionnel et anti-conformiste, revendiquant la rupture, contre l’ennui et pour la distraction, cette attitude marque un art de vivre, au présent, conjurant avec dérision et peut-être désespoir, la situation de violence qu’est la première guerre mondiale. Ouvert au hasard et défiant la logique – tout comme le montre le choix du mot lui-même -, Dada est plus libertaire que nihiliste, et la création sous toutes ses formes montre la vivacité du mouvement, qui a la volonté de « changer la vie ».

« Guerre mondiale Dada et pas de fin, révolution Dada et pas de commencement. » écrivait Hugo Ball dans le premier manifeste en 1916.

En 2016, quelques artistes de plusieurs nationalités créent un (h)ac(k)tionnisme dada, avec d’autres données, celles du numérique.

Dada, data, et arts de la guerre. Révolution électronique et guerre des données, du Watergate à wikileaks, de la rupture à la disruption, où en est-on de la guerre et de la paix ? Où et comment a-t-elle lieu ? Quelles sont les formes de la lutte ? Comment (se) manifester ? « Guerre, dada, data », est tout autant un hommage vivant et une actualisation virale dans la guerre numérique mondiale, et ses technologies… pas si virtuelles.

A la suite du Grand Dada Manifesto, dadakacktion de 30 heures qui a « occupé » le Cabaret Voltaire à Zurich en mars dernier, voici la présentation des réalisations, textes, sites, machines, hacks, et autres manifestes rétro dada.

Avec

Nicolas Nova, artiste et enseignant, pour Dadabot, une introduction à la créolisation machinique (avec Joël Vacheron)
Albertine Meunier et Julien Levesque pour le Manifeste datadada (data-dada.net), la machine à interviews datadadadata, et une performance Data Dada Éclair.
Et une intervention par Skype de Ken Mckenzie Wark co-auteur d’un manifeste rétro dada.

A arpenter dans l’espace de la librairie, le webdoc Dadadata de Anita Hugi et David Dufresne, coproduit par Arte et la SSR.

Une proposition d’Alphabetville dans le cadre de Faits divers, rencontres-discussions au café-librairie la Salle des machines.

Informations sur Faits divers : http://www.lafriche.org/fr/les-residents/la-salle-des-machines

En partenariat avec la revue Makery : http://www.makery.info
Lire l’article d’Annick Rivoire sur le dadadatathon : http://www.makery.info/2016/03/08/a-dada-sur-la-data-au-cabaret-voltaire/

Nicolas Nova est professeur à la Haute-Ecole d’Art et de Design (HEAD – Genève) et co-fondateur du Near Future Laboratory, une agence de prospective et d’innovation. Auteur de « Beyond Design Ethnography » et « Futurs ? La panne des imaginaires technologiques », il enseigne l’ethnographie, les enjeux contemporains du numérique et la recherche en design. Son parcours hybride entre sciences sociales et arts appliqués dans le champ du numérique l’amène à travailler sur des projets de recherche au croisement des démarches ethnographiques et de design.
Dadabot : http://we-make-money-not-art.com/dadabot-the-role-of-algorithms-in-cultural-production/

Anita Hugi est auteure-réalisatrice, entre autres de « Dada-Data » avec David Dufresne et Akufen et du film « Undine » . Elle crée, en mai 2016 « Narrative.Boutique » (www.narrative.boutique) qui est active à Zurich, à Paris et à Montréal. Jusqu’au printemps 2016, la documentariste est productrice et chargée de programme de documentaires sur l’art et la culture de la télévision publique suisse. Depuis 2000, elle est aussi engagée dans la conception et réalisation de projets digitaux, dont le magazine interdisciplinaire « Neuland » (www.neuland-mag.net), qu’elle a conçu en 2009 et lancé, avec des complices, en 2010.

McKenzie Wark est écrivain, chercheur, enseignant, théoricien de la sociologie des nouveaux médias et de la communication (analyse, critique, prospective). Et un hacktiviste. Ses ouvrages les plus connus sont Un manifeste hacker et Gamer Theory. Son dernier ouvrage, Molecular red : theory for the anthropocene (2015) est un outillage philosophique pour cette nouvelle ère, où le futur de l’humain et de la nature sont indissociables. Il est à l’origine du manifeste rétro dada : http://www.publicseminar.org/2016/02/retrodada-manifesto/
Il vit et travaille à New York.

David Dufresne est auteur et réalisateur de documentaires intéractifs, artiste en résidence au MIT Open Documentary lab depuis septembre 2014, journalisme à l’ancienne, punk-rock, filatures & webdocumentaires. Longtemps reporter pour Libération et membre de l’équipe fondatrice du site d’investigation Mediapart.fr, il a publié une dizaine d’ouvrages d’enquête dont « Tarnac, magasin général » (Calmann Lévy, 2012), salué comme « un petit chef d’œuvre » par Le Monde. David Dufresne travaille désormais sur les nouvelles narrations web et à de nouveaux projets webdocumentaires.

Née en 1964, Albertine Meunier vit et travaille à Paris et Vitry sur Seine. Elle pratique l’art dit numérique depuis 1998. Elle explore l’essence d’une poésie, d’une esthétique du numérique et des réseaux. Elle cultive les formes simples, minimales, semblant parfois « bricolées », volontairement loin de l’hyper-technicité de certains dispositifs numériques. Ses travaux questionnent, autant de manière critique que ludique, les grands acteurs de l’internet tel que Google, Twitter ou Facebook et le nouveau monde qui nous entoure.
Ce monde de l’internet qu’Albertine connait bien est devenu son matériau de création et d’exploration. Elle tente dans ses recherches et pièces créées à révéler l’invisible ou la poésie. Avec son air de ne pas y toucher, Albertine déroule le fil d’une poésie ludique, impertinente et drôle. Elle est DataDada et cela se voit !
Écrit le vendredi 13 juin 2014 par les artistes Albertine Meunier et Julien Levesque, le Manifeste DataDada exprime leur opposition à la transformation de la Data comme un simple fait numérique.
Albertine Meunier et Julien Levesque souhaitent enrober, saupoudrer, tapisser, coiffer et envelopper la Data de l’influence du mouvement artistique Dada. Un siècle après est ainsi créé un nouveau mouvement artistique : Le DataDada.

Datadada. : http://dada-data.net/fr/

Julien Levesque
Plasticien du net, explorateur des réseaux et des données qui circulent dans notre société de l’information, Julien Levesque s’approprie Internet et plus particulièrement les données numériques comme matériaux artistiques dans son travail. De ces objets numériques, il fait naître un univers insolite et poétique sans frontière où le temps semble comme suspendu et où la matière reste infinie. Nombre de ses projets s’appuient sur les acteurs du monde numérique tels que Google, Facebook ou Twitter. Julien Levesque est né en 1982, il vit et travaille à Paris. www.julienlevesque.net

dadabot de Nicolas Nova et Joël Vacheron

datadada de Albertine Meunier et Julien Levesque


Gesticulations dada en réseau
Conférence dada sur canapé en ligne

Mercredi 19 octobre à midi URL à venir

Le laboratoire Oudeis développe des conférences performatives sur canapé au sein desquelles des problématiques de l’histoire de l’art et de la période actuelle sont abordées, cela dans un format non conventionnel, ou hors de tout format : l’agencement d’éléments complexes et hétéroclites contribuant à l’émergence d’une situation artistique inédite, bifurquant des environnements technologiques et conceptuels pré-conçus. Et où des techniques de parasitage des discours et des postures agissent comme modalité virale.

Cette conférence, aussi performance en streaming, mettra en situation et en question actes et gestes dada, dans l’histoire et au présent de l’art. Avec pour medium principal le web.

Avec Sandra et Gaspard Bébié-Valerian, artistes, Manuel Fadat, historien de l’art et commissaire d’expositions, Colette Tron, auteur et critique, et sous réserve, Annie Abrahams, artiste et performeuse.

Annie Abrahams développe ce qu’elle appelle une esthétique de l’attention et de la confiance, dont le comportement humain est la matière première. En utilisant aussi bien la vidéo, la performance, l’installation que l’Internet, elle questionne les possibilités et les limites de la communication en général et plus spécifiquement ses modalités propres au réseau. Elle est internationalement reconnue pour son netart, ses expériences en écriture partagée et en tant que pionnière de la performance en réseau. Elle vit et travaille à Montpellier. www.bram.org

Gaspard et Sandra Bébié-Valérian, artistes et curateurs, travaillent ensemble depuis 2003 sous l’entité Art-Act. Leur démarche s’inscrit dans une dynamique post-digitale, intégrant une réflexion critique et analytique d’un monde durablement transformé par les technologies. Dans une approche transversale, leurs réalisations – prenant généralement la forme d’installations – questionnent notre relation au monde et plusieurs de ses enjeux comme l’énergie, l’alimentation, la liberté, la santé, les ressources naturelles et industrielles. Par ailleurs, ils co-dirigent Oudeis, laboratoire pour les arts numériques, électroniques et médiatiques (le Vigan). www.art-act.org / www.oudeis.fr

Manuel Fadat est historien de l’art, commissaire d’exposition indépendant, il enseigne, écrit, recherche, crée, sous différentes formes. Spécialisé dans le champ des arts du verre et des usages du verre dans l’art moderne et contemporain, il est également engagé dans le champ de la création contemporaine. Depuis 2012, il travaille pour Oudeis comme chargé des études et de la recherche.

Colette Tron, auteur et critique, explore différents supports d’écriture et d’édition, du livre aux medias numériques. Directrice artistique d’Alphabetville, laboratoire des écritures multimédia, recherche et expérimentation se formalisent au travers d’ateliers et de résidences, d’événements thématiques ou se diffusent sous forme de publications et de ressources web. Dans une perspective manifeste de constituer un espace public critique, les champs de pensée tentent des articulations entre langages et medias, arts, technologies et culture, ainsi que la conception de nouvelles approches pratique(s) et théorique(s) de l’art et de la culture.

Alphabetville, laboratoire des écritures multimédia, en partenariat avec Oudeis, laboratoire des arts numériques, électroniques et médiatiques.