ÉVÉNEMENTS PUBLICS

Jeudi 4 février à 18h30 à la librairie la Salle des machines
Dans le cadre des rencontres Faits divers

Lecture d’extraits et présentation de Fonctions Bartleby de et par Frank Smith

« Je pose la question de la formule et je préférerais ne pas dire « je » mais dire au dehors du dehors. Je préférerais ne pas trancher sur le cas Bartleby car la résolution exclue toute question qui l’aura entrainée. Je préférerais ne pas dire « formule » mais « proposition », la proposition de Bartleby, – de même que je préférerais ne pas dire Bartleby mais « B. »

« Alors comment s’y prendre avec ça, sachant que les modes de circulation, de valorisation, d’appropriation de la formule de B. évoluent à chaque lecture et se modifient à l’intérieur ? Une lecture contemporaine de Bartleby, elle préférerait ne pas faire quoi, ne pas dire quoi ? »

Fonctions Bartleby, bref traité d’investigations poétiques, éditions le Feu sacré, 2015

Suivies d’un échange entre Frank Smith et l’écrivain Liliane Giraudon, animé par Colette Tron

Entrée libre
La salle des Machines, Friche Belle de Mai, 41 rue Jobin, 13003 Marseille
Informations : 04.94.0496.23 / 04.95.04.95.95

Mercredi 10 février à 20h00 à Montevideo
Dans le cadre des mercredis de montevideo

Lecture de Katrina, Isle de Jean Charles, Louisiane de et par Frank Smith, augmentée d’une création sonore de Gilles Mardirossian
(crée à Paris avec Théâtre Ouvert / Centre National des Dramaturgies contemporaines en novembre 2015)

Isle de Jean Charles est une langue de terre située aux confins de la Louisiane. Cette île est la première victime d’une érosion côtière qui ronge la région depuis des siècles, décuplée par les effets des tempêtes et des ouragans qui balaient régulièrement le Golfe du Mexique. Avec elle, une communauté d’Indiens issus de trois tribus ― Biloxi, Chitamacha et Choctaw ― coule doucement. Pêcheurs de père en fils, les Indiens d’Isle de Jean Charles ont comme autre particularité de parler partiellement le français des Cajuns, descendants de Français chassés d’Acadie par les Anglais en 1755 et réfugiés en Louisiane.
On y va. On y passe, un jour…

Katrina, isle de Jean Charles, Louisiane, éditions de l’Attente, 2015

Lecture suivie d’un échange avec Frank Smith animé par Colette Tron

Tarif : 3€ + adhésion
Renseignements et réservations au 04.91.37.97.35
Montevideo, 3 impasse Montevideo, 13006 Marseille

A écouter sur radio Grenouille 88.8 FM ou sur www.radiogrenouille.com. Deux programmes réalisés par Emmanuel Moreira.

Gaza, d’ici-là, entre le plomb et la langue : entretien avec Frank Smith à propos de Gaza, d’ici-là (éditions Al Dante), accompagné d’une lecture par l’auteur.
Jeudi 4 février à 22h30 ou samedi 6 février à 12h00

L’atelier du regard – Frank Smith : avec We can make rain but no one came to ask, il porte son regard sur une œuvre de Walid Raad issue de la collection du FRAC PACA
Dimanche 7 février à 10h00 ou mercredi 10 février à 13h30

Rendez-vous publics

Lecture de Jean-Christophe Bailly le mercredi 1er octobre à 18h30 au cipM
« Transit, le roman d’Anna Seghers et divers textes de Walter Benjamin – c’est en allemand que furent écrites quelques unes des plus belles pages sur Marseille, au siècle dernier, à l’époque du pont transbordeur. Un allemand de voyageurs et d’exilés, une langue libre, une langue séduite et accélérée par les rues de la ville qui s’ouvrait sous leurs pas. A la lecture d’extraits de ces textes s’ajoutera la lecture d’un texte « en forme de poème » dans lequel je reviens sur mon rapport à l’Allemagne – du moins à cette Allemagne-là. » JCB

Vieille Charité, 2 rue de la Charité, 13002 Marseille
Renseignements : 04 95 04 96 23 / 04 91 91 26 45

Projection d’une sélection de vidéos d’artistes par Jean-Christophe Bailly le samedi 4 octobre à 17h aux Bancs publics
Dans le cadre de l’inauguration du nouveau cinéma le Gyptis et de la rénovation d’espaces publics et culturels du quartier de la Belle de Mai, une carte blanche est donnée à Jean-Christophe Bailly pour proposer des films en regard avec son approche de l’image. Cette invitation est tout autant une implication d’un visiteur amoureux de Marseille dans la vie culturelle et sociale de la ville.

Projection unique :
– Welcome to my world de Annabelle Amoros 9’

– Erevan-Moscou//partition.last de Danielle Vallet-Kleiner 43’
Ce film tourné en 2009 est la traversée de deux des anciennes républiques de l’Union sovietique, l’Armenie puis la Georgie alors en conflit avec la Russie. Film où le Caucase est la limite géographique et politique (frontière fermée entre Géorgie et Russie), voyage dont l’itinéraire et son inaboutissement est le sujet lui même.
Si les films de Danielle Vallet Kleiner, catalysés comme tout dans son œuvre par l’expérience obstinée du décentrement et du voyage, suivent depuis 1991 des itinéraires définis par des données géopolitiques, ceux-ci prennent en compte une dimension subjective et une histoire personnelle. Recherche sur le temps et sa perception, sur les limites et les frontières d’un espace physique et mental, morceau de monde comme on dit d’un morceau de musique, ce film est une réflexion anthropologique et politique où l’invention du montage est une réponse à la nécessité de faire récit.

Les Bancs publics, 10 rue Ricard, 13003 Marseille
Renseignements : 04 95 04 96 23 / 04 91 64 60 00

Rendez-vous publics

Mercredi 29 avril 2015 à 19H30

Vers Madrid – The burning bright (un film d’in/actualités)
Projection unique à Marseille suivie d’une rencontre avec Sylvain George

Documentaire de Sylvain George, Noir production distribution.
France, Espagne / 2014 / 1h46 / VO, N&B et couleurs

Mercredi 29 avril à 19h30
au cinéma Gyptis / Belle de Mai
136 rue Loubon 13003 Marseille, 04 95 04 96 25
Tarifs : plein 5,5 € / réduit 4,5 € / abonnement et groupes 3,5 €

Vers Madrid-The burning bright est un « newsreel » expérimental qui atteste des expérimentations politiques et poétiques, mises en oeuvre par des milliers d’individus à Madrid en 2011, 2012…
Le 15 M est le premier « mouvement » d’envergure du XXIème siècle que connaissent les sociétés occidentales, et qui donnera lieu aux différents « Occupy » à travers le monde. Un processus transhistorique et transfrontière qui vient de loin, réactive et travaille des concepts et notions clés de la philosophie politique occidentale, trop longtemps oubliés : demos, logos, révolution…

Place Puerta de Sol, passé et futur se rencontrent dans le présent où ils se réinventent constamment. Vers Madrid, Place Puerta del Sol, les pays d’Europe et du monde se sont tournés comme les fleurs vers le soleil.

« Etre là, présent, en 2011 comme en 2012, avec une caméra, c’est avant toute chose, avant même de faire un film, essayer d’enregistrer et de partager des traces, des gestes, des mots, des flux et énergies de peuples en devenir, de mondes en révolution, car il est ce mouvement dialectique imperceptible vers soi et l’autre que provoque le rapport à l’autre et à soi, le sentiment de la vie collective, et la confrontation avec l’histoire : ce qui est oublié, ce qui a échoué, ce qui n’est jamais terminé et reste inachevé : … 1789, 1871… »
Sylvain George
Extrait de Revue Débordements/ Chemins pour Madrid – numéro spécial

Plus d’informations : http://www.noirproduction.net/page-d-exemple/production/vers-madrid/

Du 28 avril au 1er mai à 9h et 23h30

Programme radiophonique sur radio Grenouille 88.8 FM

Le journal de bord sonore de Sylvain George, ou les pérégrinations d’un cinéaste à travers Marseille, ville déjà entrevue, qu’il donnera ici à entendre…

Informations : www.radiogrenouille.com

Programme complet

Présentation de l’essai

Confiscation des mots des images et du temps, de Marie-José Mondzain, éditions Les liens qui libèrent, 2017

Dans cet essai, la philosophe analyse comment le libéralisme économique siphonne le vocabulaire et anesthésie l’action politique en délégitimant la « radicalité ». Et s’interroge sur ce que deviennent les mots dans les stratégies de communication du pouvoir qui traduisent toujours, de façon insidieuse et agressive, le désir de légitimation de toutes les violences perpétrées en retour. Un combat pour un verbe vivace, à défendre contre les « récupérateurs » censés nous gouverner …

Extrait de l’introduction :

« Tout est fait aujourd’hui pour identifier la radicalité aux gestes les plus meurtriers et aux opinions les plus asservies. La voici réduite dans un nouveau lexique à ne désigner que les convictions doctrinales et les stratégies d’endoctrinement qui font croire en retour qu’il suffit de « déradicaliser » pour éradiquer toute violence et pratiquer une réconciliation consensuelle avec le monde qui a produit ces dérives elles-mêmes. La radicalité, au contraire, fait appel au courage des ruptures constructives et à l’imagination la plus créatrice. La confusion entre la radicalité transformatrice et les extrémismes est le pire venin que l’usage des mots inocule jour après jour dans la conscience et dans les corps. Que l’on considère l’extrémisme le plus désespéré, voire suicidaire, ou bien tous les intégrismes fanatiques qui veulent insuffler les vapeurs toxiques d’un enthousiasme haineux et xénophobe, nulle part il ne s’agit de radicalité, c’est-à-dire de la liberté inventive et généreuse. Cette radicalité ouvre les portes de l’indétermination, celle des possibles, et accueille ainsi tout ce qui arrive, et surtout tous ceux qui arrivent, comme un don qui accroît nos ressources et notre puissance d’agir. Écrire, faire de la philosophie, penser une action politique, partager des gestes de résistance, construire pas à pas la collaboration des colères, voilà ce que le flux industriel de la communication audiovisuelle du libéralisme est en train d’éroder par les images et les discours. Ce sont les saccades inanalysables et la violence ininterrompue de ce qu’on appelle l’actualité. Tel est, pourrai-je dire, le cadre dans lequel nos vies sont tenues d’inscrire la singularité de leur trajectoire quotidienne et n’y parviennent plus ou craignent de ne plus y parvenir. »

M-J Mondzain

Plus d’informations : http://editionslesliensquiliberent-blog.fr/marie-mondzain-radicalite-confiscation/

Présentation du film

L’Anabase (Fr., 2011) de Eric Baudelaire
66 mns – DCP

L’Anabase de May et Fusako Shigenobu, Masao Adachi, et 27 années sans images évoque l’histoire de Fusako Shigenobu, leader de l’Armée Rouge Japonaise, groupe terroriste actif dans les années soixante-dix, et de sa fille May, vivant toutes deux au Liban dans la clandestinité. Leur histoire croise celle de Masao Adachi, réalisateur de l’avant-garde japonaise, qui rejoint l’Armée Rouge et la cause palestinienne en 1974.
L’Anabase se construit sur des images du Liban, sur les voix de May Shigenobu et de Masao Adachi, et sur un récit qui mêle l’histoire intime, le contexte politique des années 70, propagande révolutionnaire et théorie du cinéma.

Séminaire

Jeudi 28 mai 2015 de 9h à 17h

Séminaire « Moi, le Numérique et le Monde »

Entre fascination et rejet de cette « nouvelle culture numérique » générée par les réseaux sociaux et les outils numériques, qui organisent un nouveau commerce des regards et de l’autorité exercée par le metteur en scène de ces images, nous ressentons le besoin de refaire un point, de regarder de près les pratiques d’ateliers et ce que nous raconte la création contemporaine.
Proposer une position critique avec l’aide de théoriciens du cinéma et réfléchir aux questions préalables à la mise en place de situations pédagogiques en vue de former un regard critique chez le spectateur mais aussi de veiller au point de vue des « apprentis » réalisateurs, faire que le regard sur le monde porté par cette profusion d’outils ne soit pas dérobé par la puissance des mécanismes en jeu (immédiateté de la fabrication et de la diffusion des images, spectacularisation de l’information, surabondance des medias).

9h30/12h30 : Vers un nouvel imaginaire ?

Thierry Roche : « Pourquoi je n’ai pas mangé le numérique ? »
Anthropologue, Maître de conférences en Etudes Cinématographiques à l’Université d’Aix-Marseille.

INA : Quelle place pour les images d’archives dans la construction et la fabrication de l’Histoire ?
Par Mireille Maurice, Déléguée Régionale I.N.A. Méditerranée

Seconde Nature : Création numérique et expérience sensible
Seconde nature explore le champ de la création artistique à l’ère du numérique et interroge les nouveaux modes d’écriture, de production, de diffusion et de réception des œuvres

Discussion avec Marie-José Mondzain (sous réserve) animée par Colette Tron (Alphabetville)

12h30 Buffet

14h/17h : Vers de nouveaux espaces critiques ?

Anamorphose : « la maison et le monde » une expérience d’atelier originale
Anamorphose développe et produit des récits documentaires et des ateliers de création. La maison et le monde est un projet d’ateliers visant à expérimenter et à questionner les nouveaux outils numériques et les diverses formes de récits qu’ils provoquent.

Caroline Renard : « Et le cinéma dans tout ça ? »
Maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’Université d’Aix-Marseille, Caroline Renard dirige le secteur cinéma. Elle y enseigne l’histoire et l’esthétique du cinéma.

Discussion avec Marie-José Mondzain (sous réserve) pour une approche philosophique et politique animée par Colette Tron (Alphabetville)

Programme détaillé : www.institut-image.org
Entrée libre. Tout public
Buffet : 5 euro
Inscriptions : 04 42 26 81 82 / pole.instimag@wanadoo.fr

Ces manifestations sont en lien avec le cycle « Nous sommes toujours vivants » conçu par l’Institut de l’image.
Plus d’informations : www.institut-image.org

Conférence et projection

Mardi 26 mai à 18h30 à l’Institut de l’Image

Conférence de Marie-José Mondzain
L’image, entre guerre et paix

L’actualité est ébranlée d’événements surprenants, troublants, éprouvants, désorientants. Ceci est un fait de ces temps, mais aussi de tous temps.

L’Histoire, individuelle et collective, ou les faits historiques, leur violence, sont chaque fois sidérants et interloquants, attaques, guerres, massacres, génocides, qui ont la même finalité d’élimination, de liquidation de peuples ou de communautés, étant à chaque situation renouvelés d’ingéniosité destructrice.
Du « jamais vu », il faut alors composer le récit pour la survivance. Comment fait-on l’Histoire ?
Cette œuvre, ouvrage, ou travail, revenant à la responsabilité de toute production et publication d’image, elle implique la perspective d’une création, ou d’une invention, propice à une sociabilité sensible et spirituelle. Situant l’image, et nous situant à travers elle, dans un équilibre entre guerre et paix.

Quelle est la distance critique favorable à la présentation des images et à leur représentation dans l’espace public, en tant qu’espace politique et citoyen, et pour un retour collectif à la raison ?

Nous proposons une conférence par la philosophe Marie-José Mondzain, en raison de son colossal et singulier regard sur l’Histoire, à travers celle de l’image et du regard – questionnant la relation du visible et de l’invisible – cela autour de ce qu’elle nomme des « opérations imageantes », disqualifiant ou requalifiant ainsi leur statut et leur dignité, pour la dignité de notre humanité.

Colette Tron

Conférence suivie d’un apéritif

Et à 20h45 projection

Kigali, des images contre un massacre de Jean-Christophe Klotz (2006) 1h34
Production : ADR Productions, Arte France, INA Institut National de l’Audiovisuel, KTO

En juin 1994, Kigali, la capitale du Rwanda, est livrée aux milices extrémistes Hutu ainsi qu’à l’armée rwandaise.
L’auteur, reporter-cameraman à l’époque des faits, est atteint d’une balle à la hanche lors de l’attaque d’une paroisse où se trouve dissimulé une centaine de réfugiés. Dix ans après, il décide de retourner sur les lieux pour retrouver les éventuels survivants.
Le film propose une réflexion sur le traitement à la fois médiatique et politique de ces événements.

Entrée libre

Programme & intervenants

Conférences

La ville ouverte par Richard Sennett, historien et sociologue (sous réserve)

Vendredi 26 janvier 2018 à 18h30, le Grand Plateau

L’urbanité devrait ouvrir des opportunités, connecter les personnes à de nouvelles relations, libérer des limites étriquées des traditions – en un mot, la ville devrait accroître l’expérience sociale de chacun. Mais les villes modernes fonctionnent à l’opposé : l’inégalité urbaine réduit les débouchés ; la ségrégation spatiale isole les habitants en classes, races et groupes ethniques homogènes ; les espaces publics des villes d’aujourd’hui ne sont plus des espaces d’innovation politique. Or, matériellement, les hommes ont la capacité d’être les créateurs qualifiés du lieu qu’ils habitent dans le monde. Cette conférence explorera les manières d’ouvrir la ville afin qu’elle devienne matière à plus d’échanges, et à de l’activité intensifiée.

Professeur à la London School of Economics et à la New York University, Richard Sennett est considéré comme l’une des figures les plus originales de la critique sociale d’aujourd’hui, notamment ancrée sur l’analyse de la ville, du travail, du capitalisme. Matérialiste et pragmatiste, il s’intéresse à l’histoire des formes du travail pour repenser les modèles sociaux et les figures du travailleur mais aussi aux formes de culture et de société produites par les individus et les groupes à partir de leurs propres expériences. Parmi ses publications en français, aux Editions Albin Michel : « Travail sans qualités » (2000), « Respect. De la dignité de l’homme dans un monde d’inégalité » (2003), « La culture du nouveau capitalisme » (2006), « Ce que sait la main » (2010). Parmi ses récompenses, il a reçu les Prix Hegel et Spinoza.

Modération : Colette Tron et Fabrice Lextrait

Ce qui travaille par Bernard Stiegler, philosophe

Jeudi 1er février 2018 à 18h30, le Grand Plateau

Il y a quatre ans le MIT publiait une étude soutenant que 47% des emplois aux Etats-Unis pourraient être intégralement automatisés au cours des vingt prochaines années. Ces emplois ne sont automatisables que parce qu’ils sont dénués de tout travail – si l’on considère que travailler consiste à inscrire dans le monde une réalité nouvelle, fruit du génie humain.
L’Anthropocène est une impasse qui a été provoquée par une prolétarisation généralisée détruisant le travail. L’avenir est le Néguanthropocène, qui reposera sur une économie mettant les automatismes au service de la désautomatisation, c’est-à-dire du génie humain – ceci sur la base d’une extension progressive de ce qu’Ars Indutrialis appelle le revenu contributif. Celui-ci s’inspire à la fois de l’organisation contributive du travail inventée par les producteurs de logiciel libre et du régime des intermittents du spectacle – qui sont des producteurs d’anti-entropie (ce que l’on appelle aussi la « culture).

Philosophe, auteur d’une trentaine d’ouvrages, Bernard Stiegler est président de l’association Ars Industrialis, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Georges Pompidou, professeur associé à l’Université de Technologie de Compiègne. Son travail analyse les systèmes techniques dans leur relation aux systèmes sociaux, économiques, politiques, culturels, dans la perspective d’un monde « non-inhumain ». Dernières publications : La société automatique I, L’avenir du travail (Fayard, 2015) ; L’emploi est mort, vive le travail, entretiens avec Ariel Kyrou (Les mille et une nuits, 2015) ; Dans la disruption, comment ne pas devenir fou ? (Les liens qui libèrent, 2016). A paraître : La société automatique II, L’avenir du savoir.

Modération : Colette Tron

Table ronde

Une économie des gestes

Jeudi 8 février à 18h30, le Petit Plateau

Avec Sylvie Boulanger, eRikm, plasticien et musicien, Pierre Parlant, écrivain et philosophe, Olivier Quintyn, philosophe et éditeur…

Modération : Colette Tron

Qu’est-ce qu’un geste ? Si l’on se réfère à la tentative d’analyse de Vilém Flusser, auteur de Les gestes, il y a geste lorsqu’il y a prise de décisions, et lorsqu’il y a liberté plutôt qu’efficacité, car la « rationalisation anéantit le geste ». Les gestes de travail seraient systématiquement pris dans ce dualisme, ouvert ou fermé, dont le rapport homme / instrument est incontournable pour penser le processus de production comme création plutôt que reproduction (selon Gilles Deleuze) ou automatisation (selon Bernard Stiegler). Cette problématique est au cœur du fonctionnement industriel.
Or, qu’en est-il de pratiques critiques ? Quelles sont les possibilités et les processus pour qu’ait lieu un geste ? Et dans quelle économie générale ? Quelle en est la valeur ? En quoi l’art et l’artiste ont-ils des gestes singuliers, inventifs ou inauguraux ? A quoi cela œuvre-t-il ?

Poète, écrivain, agrégé de philosophie, Pierre Parlant est l’auteur de nombreux livres et a dirigé la revue Hiems. La revue Il Particolare a consacré un dossier à l’ensemble de ce travail de création et d’écriture (octobre 2017). En 2015, à l’initiative des éditions Plaine page, il a dirigé le dossier « Penser avec les mains » qui interrogeait les possibilités de réalisation de toute œuvre. Vient de paraître : « Ma durée Pontormo » (Nous, 2017).

Sylvie Boulanger est actuellement directrice du Centre national édition art image (CNEAI =). Fondatrice du Salon Light et de la Collection FMRA, elle est aussi éditrice et a été commissaire d’une centaine d’expositions. Spécialisée dans les pratiques artistiques éditoriales, elle est membre de plusieurs comités de recherches (Art & Valuations, Pratiques domestiques, Living Archive, Art By Telephone, Edith), du Conseil de la Recherche de l’ESAD Grenoble-Valence et du Comité de rédaction de la revue Multitudes. Elle donne des conférences dans plusieurs universités et écoles d’art.

Attentif au maintien de la fusion entre pensée, instinct et sensibilité, eRikm entretient la simultanéité des pratiques et la mise en tension de différents modes de composition, dans et avec tous les langages, depuis son expérience première de guitariste jusque dans ses recherches plastiques et visuelles. Il développe une approche prospective du médium technologique, à la fois comme outil de développement d’un modèle économique et comme instrument de création, de production, de diffusion.

Philosophe, Olivier Quintyn est l’auteur de trois livres théoriques : Dispositifs/Dislocations. Essai sur le collage (Al Dante, 2007), Valences de l’avant-garde. Essai sur l’avant-garde, l’art contemporain et l’institution (Questions Théoriques, 2015), et Implémentations/Implantations : pragmatisme et théorie critique. Essais sur l’art et la philosophie de l’art (Questions Théoriques, parution décembre 2017).

 

Programme & intervenants

. Letzlove – Portrait(s) de Foucault
Samedi 17 février à 19h
Dimanche 18 février à 15h
[ Théâtre ]
Adaptation et mise en scène : Pierre Maillet

En 1978 paraissait un livre d’entretiens entre un philosophe célèbre, Michel Foucault, qui avait alors tenu à garder l’anonymat, et un inconnu de vingt ans, Thierry Voeltzel, rencontré alors qu’il faisait du stop en 1975. Pierre Maillet met en scène ces entretiens où sont abordées les mutations existentielles de la jeunesse dans son rapport avec la sexualité, les drogues, la famille, le travail, la religion, la musique, les lectures… et la révolution.

Une proposition Les Bancs Publics en coproduction avec la Friche la Belle de Mai
Lieu dans la Friche : salle Seita
Tarif plein 7 € / tarif réduit 5 €
Réservations au 04 95 04 95 95 et sur www.lafriche.org

. L’amour est plus froid que le lac
Dimanche 18 février à 11h
[ Lecture ]
De et par Liliane Giraudon

Des récits s’entremêlent où fiction et document tentent de rendre compte d’une plateforme hybride d’expériences. Ordinaire manière d’organiser le pessimisme en ce début de XXIe siècle. Comment a-t-on survécu à un premier amour serait la question posée dans la dernière partie du livre ( » Une mauvaise fois pour toutes « ). En neuf photogrammes revisités dans le sublime film de Fassbinder (ici Héros rejoignant Les Dames du Lac) une tentative de réponse est apportée. Sur nous tous, le poème en sait bien plus long que nous. Et c’est bien parce qu’il brûle sur un monde dévasté que l’amour est plus froid que le lac.

Liliane Giraudon Poétesse, auteure d’une des œuvres exploratoires les plus sidérantes de notre temps (Fur, Sker, Madame Himself, Le Garçon Cousu, La sphinge mange cru…), Liliane Giraudon a élu la forme du poème comme jeu avec le vide, la langue, la mémoire, le corps, comme création d’un vivre-écrire. Sous la guise d’un dispositif en trois parties, L’amour est plus froid que le lac délivre une scène d’écriture rompue et relancée par la mort de Chantal Akerman.

Une proposition d’Alphabetville en coproduction avec la Friche la Belle de Mai
Lieu dans la Friche : grand plateau
Gratuit

. Quel amour ?
Dimanche 18 février à 11h30
[ Table ronde ]
Avec Pierre Maillet, acteur et metteur en scène, Liliane Giraudon, écrivain, Smith, artiste, Claire Denis, réalisatrice (sous réserve) et le public et artistes présents lors du week-end.
Modération : Colette Tron, Alphabetville

De 1968 à 2018, qu’en est-il du désir ? Comment le vivre ? Comment s’aimer ?
Afin de nous situer dans cette histoire, politique et intime, de la sexualité, du désir, de la vie amoureuse et de ses structures sociales, de leurs transformations et des luttes que cela engage, un temps d’échange sur les (im)possibilités de  » vivre sa vie « . Quel amour ? Qu’en est-il du désir ? Comment le vivre ? Ici et ailleurs. Entre identité et altérité. Entre vie privée et publique. Intimité et socialité. Histoire et actualité.

Une proposition d’Alphabetville en coproduction avec la Friche la Belle de Mai
Lieu dans la Friche : grand plateau
Gratuit

. Spectrographies
Dimanche 18 février, lieu et horaire à définir
[ Film ]
De Smith

(Spectre Production, 2015, 59’)
Au fil d’une nuit fantastique, un personnage arpente sans fin des avenues froides et nues, des institutions désertes, des non-lieux inhabités, en marche, en quête, solitaire – guettant les apparitions de fantômes venant se glisser dans son sillage. Suspendu aux télé-technologies (téléphone, puce électronique) de l’intime, il semble se nourrir de l’absence d’un être aimé, ailleurs, loin, intouchable, dont l’absence hante sa déambulation.

Smith Née à Paris, en 1985. Le travail transdisciplinaire de Smith, plastique et théorique, s’appréhende comme une observation des constructions, déconstructions, délocalisations et mues de l’identité. La photographie y côtoie le cinéma, la vidéo, l’art hybride et l’utilisation des nouvelles technologies. L’artiste utilise aussi son propre corps comme matière, à travers plusieurs œuvres, dont Cellulairement (2012), pour laquelle l’artiste s’est implanté une puce électronique qui lui permet de ressentir, à distance, la présence de corps absent, ou encore « Désidération »5 (2017, avec J.P. Uzan), impliquant l’inoculation de météorites, acte symbolique leur permettant d’absorber l’infini, induisant une mutation en un organisme mi-humain, mi-cosmique. Ses travaux sont présentés sous la forme d’expositions personnelles en France et à l’étranger.

Une proposition d’Alphabetville en coproduction avec la Friche la Belle de Mai
Gratuit

. Désir & cinéma, dedans-dehors
Dimanche 18 février à 16h30
[ Projection et rencontre]
Regard(s) depuis la prison
 » Désirs/films. Fragments de conversations  »

Il a été proposé à un groupe de dix personnes détenues à la prison des Baumettes un choix de 8 films, projetés afin d’échanger sur la question du désir. Qu’en est-il quand on est dedans ? Quand on est dehors ? Comment les films proposés ont pu nourrir ce questionnement ? Leurs paroles ont été enregistrées pour être diffusées en salle de cinéma et proposer ainsi avec le public un regard croisé.
À découvrir au cinéma Le Gyptis à l’issue de la projection du film Un beau soleil intérieur de Claire Denis à 16h30. En présence de Nicolas Feodoroff, programmateur et critique de cinéma, et Pierre Poncelet, coordinateur des ateliers cinématographiques menés aux Baumettes, qui ont accompagné ces échanges.

Une proposition de Lieux Fictifs en coproduction avec la Friche la Belle de Mai
Lieu : cinéma Le Gyptis
Tarifs habituels du Gyptis

Programme et intervenants

Conférences au Mucem

Jeudi 22 mars 2018 à 19h00
Conférence de Bernard Stiegler, philosophe
Technè (technique), dikè (justice) et violence au XXIè siècle.
Lire les philosophes avec Norbert Wiener et au-delà

La violence est-elle de retour ? La période écoulée de relatives paix et sécurité ne fut-elle qu’une parenthèse dans l’histoire ? Qu’en serait-il alors de la  » civilisation  » ? On peut se poser de telles questions. Cette conférence tentera de montrer cependant qu’elles ne sont véritablement  » questionnantes  » qu’à la condition de concevoir la violence comme ubris (démesure, crime, folie) et à partir de la tekhnè en tant qu’elle est toujours un pharmakon.

Philosophe, auteur d’une trentaine d’ouvrages, Bernard Stiegler est président de l’association Ars Industrialis, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Georges Pompidou, professeur associé à l’Université de Technologie de Compiègne. Son travail analyse les systèmes techniques dans leur relation aux systèmes sociaux, économiques, politiques, culturels, dans la perspective d’un monde  » non-inhumain « . Problématiques particulièrement développées depuis  » Aimer, s’aimer, nous aimer  » (Galilée, 2003) et très précisément dans son dernier livre  » Dans la disruption. Ou comment ne pas devenir fou ?  » (Les liens qui libèrent, 2016).

Jeudi 5 avril à 19h00
Conférence de François Cusset, philosophe
Une nouvelle énergétique de la violence

De Freud à Georges Bataille, de Frantz Fanon à Baudrillard, les penseurs de la modernité ont abordé la violence, individuelle et collective, comme une question de flux d’énergie, de stimulation et de dérivation de l’agressivité. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’heure de la violence systémique néolibérale, du désir consumériste insatiable, de l’image proliférante et de la catharsis sur les réseaux — mais aussi, nous attendant au tournant, des pires récupérations politiques de la violence-monde non-évacuée ?

François Cusset, chercheur en histoire intellectuelle et politique, est professeur d’études américaines à l’université de Paris Nanterre. Auteur de nombreux essais et de deux romans, il publie en mars 2018 « Ce qui nous fait violence — et comment en sortir » aux éditions La Découverte.

Vendredi 13 avril à 19h00
Conférence de Michel Wievorka, sociologue
Pour en finir avec la notion de « post-conflit »

La violence est le contraire du conflit, en tous cas du conflit institutionnalisé. On ne sort pas de la violence sociale ou politique en croyant mettre fin à toute conflictualité : on en sort en transformant les logiques de crise et de rupture qui sont lourdes de violence en débats et en conflits non violents. L’idée d’une société unifiée, harmonieuse, est utopique, mythique ou idéologique, le projet de faire vivre le lien social, l’unité nationale ou les valeurs républicaines, ne suffit pas à assurer un monde sans violence, mieux vaut penser la société dans ses divisions, et dans sa capacité à traiter démocratiquement de ces divisions, par la négociation, le dialogue.

Michel Wieviorka, docteur d’Etat ès Lettres et Sciences Humaines, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, est le Président du directoire de la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme (FMSH). Ses recherches ont porté et portent sur le conflit, le terrorisme et la violence, sur le racisme, l’antisémitisme, sur les mouvements sociaux, la démocratie ainsi que sur les phénomènes de différence culturelle. Ses derniers ouvrages :  » Les juifs, les musulmans et la République » et  » Antiracistes « , parus en 2017 aux Editions Robert Laffont.

Lectures à la Friche Belle de Mai

Vendredi 30 mars à 19h00
Lecture de fragments de « Critique de la violence » et autres textes de Walter Benjamin par Liliane Giraudon, Suzanne Joubert, Aglaia Mucha, Colette Tron, Marie Vayssière et Miloud Khetib.

Dans sa « Critique de la violence » (1921), publiée entre les deux guerres mondiales, et dont la seconde lui sera fatale (en 1940, sur sa route d’exil, il quitte Marseille pour PortBou où, bloqué à la frontière et poursuivi par les nazis, il se suicide), le philosophe Walter Benjamin interrogeait les états, formes, moyens et fins de la violence à l’endroit des  » rapports moraux « .

Suite à une première lecture à Montevideo en avril 2016, seront proposés de nouveaux fragments, accompagnés d’autres textes de Walter Benjamin, où lien entre vie et œuvre tenteront de (re)tracer l’histoire, le destin, le caractère, d’une vie elle-même violente.

Suivie d’une lecture et d’un échange avec Jean-Christophe Bailly, écrivain et philosophe.

Né à Paris en 1949, Jean-Christophe Bailly se consacre très tôt à l’écriture. Depuis 1967, il a publié de nombreux livres dans presque tous les genres à l’exception, toutefois, du roman. Son œuvre s’attache particulièrement à l’urbanité, à l’architecture, au paysage, au déplacement… L’œuvre de Walter Benjamin est sa référence majeure.

Programmation de films au cinéma le Gyptis à partir du 28 mars
Programme en cours
Programmation : Juliette Grimont

Informations et programme détaillé : http://www.lafriche.org/fr/cinema-l…

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