18h00 : Poétique des nouveaux médias
Dialogue entre Jean-Pierre Bobillot et Ambroise Barras
Jean-Pierre Bobillot
La médiopoétique est tout aussi bien une approche médiologique du poème et de la poésie, qu’une poétique du medium (ou appliquée au medium) : mieux encore, elle en réalise la synthèse, constituant par là-même une approche intégrée -et spécifique- du poème, de la poésie et du medium. « Le medium », au sens restreint comme au sens le plus large, s’il ne constitue pas à proprement parler « le message », y joue incontestablement un rôle, incitatif autant que limitatif : en un mot, il le conditionne ; mais c’est l’attitude du locuteur quant au medium qui s’avère, au bout du compte, déterminante. La prise en compte relativiste des effets induits de la matière (corps proférant, corps traçant, grapho-technè, phono-technè) ruine l’ancienne croyance idéaliste/spiritualiste en l’autonomie des constituants (message / medium) et en la neutralité du « vecteur » (medium) : pas plus que d’Espace ou de Temps, il n’est de Message -Art ou Poème- dans l’absolu (sans matière, sans medium).
http://www.poesie-arts.com/Naissance-d-une-notion-la.html
Poëte bruyant, il pratique la lecture / action (en public) et la recréation sonore (en studio), et se définit comme un formaliste lyrique. Plusieurs recueils, avec ou sans disque, dont : Le Réel / fiction(s), Cadex (1996, épuisé), Poèmes coupés, Mrôrch (1996), Tombeau d’Isidore Ducasse, Voix (2000), Eff&,mes Rides / Fragments d’un Retable païen [+ CD « Roland crève le matelas & agonise parmi les Rats »], L’Atelier de l’Agneau (2005), Prose des Rats, L’Atelier de l’Agneau (2009), Y a-t-il un Poème dans le Recueil ?, Voix (2009), Arithmogrammes, versions [+ CD « Live on stages »], Itinéraire des Poètes (à paraître, 2009).
Professeur à l’université Stendhal de Grenoble, il a publié de nombreux articles sur la poésie de 1866 à 1925 et sur les avant-gardes du XXe Siècle, notamment les poésies visuelle et sonore : l’ensemble propose une histoire alternative de la poésie, considérée d’un point de vue matérialiste et, en particulier, médiologique. Essais : La Momie de Roland Barthes, Cadex (1990, épuisé), Bernard Heidsieck Poésie Action, J.-M. Place (1996), Trois essais sur la Poésie littérale, Al Dante (2003), Rimbaud : le meurtre d’Orphée, Champion (2004), Poésie sonore. Éléments de typologie historique, Le Clou dans le fer (2009). Rééditions de textes, avec préface, bio-bibliographie, annotation : René Ghil, Le Vu de Vivre & autres poèmes, Presses Universitaires de Rennes, 2004 [+ CD « Chant dans l’Espace »], René Ghil, De la Poésie scientifique & autres écrits, Ellug, Grenoble, 2008.
Ambroise Barras
Ambroise Barras, animateur du groupe Infolipo, Genève, mène une activité de recherche portant sur les formes d’écritures qui s’originent et se manifestent dans les nouveaux dispositifs digitaux.
Chargé d’enseignement à l’Université de Genève, il est engagé dans le développement de divers projets littéraires en-ligne (e-learning, éditions web).
http://www.infolipo.org/
Publications :
Textes en performance, Ambroise Barras & Éric Eigenmann (dirs). 266 pages + DVD : MetisPresses, « Voltiges », Genève, 2007
20h00 : Poésie et cinéma
Intervention de Jean-Pierre REHM
Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, Jean-Pierre Rehm a enseigné l’histoire et la théorie de l’art et du cinéma dans de nombreuses Ecoles d’Art, puis a travaillé au Ministère de la Culture. Il assume régulièrement le commissariat d’expositions d’art contemporain en France et à l’étranger (Musée d’Art Moderne du Caire et d’Alexandrie, Yokohama Art Center au Japon, Witte de With à Rotterdam, Fondation Caixa de Barcelone). En outre, il poursuit une activité critique sur des supports variés, livres, ouvrages collectifs, revues d’art et de cinéma. Par ailleurs, il est membre de l’AICA, membre des conseils d’administration des RIP d’Arles et des Laboratoires d’Aubervilliers. Il a également en charge le Post-Diplôme à l’Ecole Nationale des Beaux Arts de Lyon. Enfin, il dirige depuis 2001 le FIDMarseille.
Et
Projection du film de Chris Marker « La jetée »
L’histoire débute à Paris, après la « troisième guerre mondiale » et la destruction nucléaire de toute la surface de la Terre. Le héros est le cobaye de scientifiques qui cherchent à rétablir un corridor temporel afin de permettre aux hommes du futur de changer d’époque. Il a été choisi en raison de sa très bonne mémoire visuelle : il garde une image très forte et présente d’un événement vécu pendant son enfance, lors d’une promenade avec sa mère sur la jetée de l’aéroport d’Orly
Ce film, considéré comme un chef-d’uvre par nombre de critiques et de réalisateurs, est en fait un « photo-roman » ou diaporama : montage de photographies en noir et blanc avec un narrateur unique et une bande-son réalisée par Trevor Duncan. Cela donne à ce récit très singulier un fort contenu poétique et sert à représenter une face de la « réalité » : les souvenirs que l’on a d’un moment de sa vie sont partiels, tronqués et lorsqu’on regarde un album photo, les souvenirs viennent dans le désordre avec des « sauts dans le temps ».