L’intelligible connaissance esthétique, éditions l’Harmattan, 2010
« L’intelligible connaissance esthétique », ce serait l’opération de déchiffrement et d’interprétation d’une uvre, d’un texte ou d’une image par un observateur ; une herméneutique en somme qui définit le processus, la mise en place du sentiment esthétique.
Mais avant cette opération, il faut remonter à ce qui fait ce spectateur, sa psyché, les forces de son entendement, ses limites et ses résistances. Valéry s’est ainsi interrogé sur un Moi complexe (multiplex), ce qui le fonde et le constitue. Et avant lui Nietzsche, plus préoccupé qu’on veut bien le croire de Naturphilosophie, de psychologie expérimentale, de biologie, d’embryologie, de thermodynamique, de physique et de mathématiques non-linéaires. Son Eternel retour modélise d’une certaine façon, au su de ces diverses sciences, l’instrument d’un tel déchiffrement ; rejoignant en cela les neuro-scientifiques (et physiciens) contemporains. La leçon qu’on peut en tirer : il n’est d’autre connaissance que celle qui s’ancre dans une vision transdisciplinaire, et forcément réflexive.
Critique d’art et de cinéma (artpress), chercheur épistémologique, auteur d’Entendre l’esthétique dans ses complexités (L’Harmattan, 2008), Louis-José Lestocart co-dirige le groupe « Esthétique, complex-ité, expérimentation et modélisation » à l’Institut des Systèmes Complexes (Paris) où il organise des séminaires.