Du désir, de la vie, de l’amour

Dans le sillage des événements de mai 68, le philosophe Michel Foucault se politise et s’engage, passe à l’action, milite, participe à ou crée même des groupements. Cela allant conjointement avec sa recherche théorique. Plus que la praxis chère aux formes de politisation de cette période, ce sont avant tout les modes de vie, les formes de société, qui intéressent Foucault : en interrogeant les rapports entre savoir et pouvoir, institutions et individus, répression et permissivité, mais aussi secret et vérité, il y est question des possibilités et impossibilités de vivre sa vie.

Au cœur de cette question et de ses possibles, il y a celle du désir.
Parmi elle, ou comme sa composante, il y a la sexualité – désir et plaisir partagés -, et la liberté de la vivre. De quelque forme et nature qu’elle soit.
Ces affirmations et cette libération émergeant au cours de ces années, elles ont y été vécues et éprouvées par cette génération, ouvrant un changement profond dans la société, à travers diverses naissances de communautés, formes d’existence, revendications, reconnaissances, et enfin droits et lois.

Dans cette période, de problématique intime et privée, la sexualité est devenue une affaire politique et publique : elle induit des formes de vie, de relations, de liberté, d’ouverture, et réorganise les rapports sociaux. Défiant la norme, et les autorités, qui instituent ce qui est bien et mal, ce qui est normal et ce qui est déviant. Et écarte les  » individus dangereux « , les enferment, les fait taire, les excluent… Les annihilent. Problématiques qu’aura traité Michel Foucault dans son œuvre philosophique. Et forme de vie qu’il aura lui-même expérimentée.

Si l’amour ne se restreint pas à la sexualité – le sentiment amoureux est incommensurable et irréductible à l’acte de faire l’amour -, cette dernière en est une des expressions, réalisations, issues du désir : pulsion de vie et tension vers l’autre. Expérience et découverte de soi et de l’autre. Existence.

> Programme & intervenants