Obs/In, Arles, novembre 2017
L’Obs/IN est coordonné par Yannick Vernet
Lien web : http://fablab.ensp-arles.fr/2017/10/10/obs-in-2017-images-et-data/
Obs/In, Arles, novembre 2017
L’Obs/IN est coordonné par Yannick Vernet
Lien web : http://fablab.ensp-arles.fr/2017/10/10/obs-in-2017-images-et-data/
LARU ART, Helsinki, septembre 2017
Arts in the environment – Nordic symposium invites environmental artists, scientists, thinkers and the wider public to join a transdisciplinary program of presentations, experimentation, encounters and discussions that engage with current developments of environmental art and sciences.
Lien : https://www.laruart.com/
Iméra, Marseille, juillet 2017
Organisé par l’artiste Venzha Christ dans le cadre de sa résidence à l’Iméra
Lien web : https://imera.univ-amu.fr/fr/agenda/seminaire-macro-cosmos-micro-cosmos
FRAC PACA, Marseille, octobre 2016
Dans le cadre de Mise en pli, salon de la micro-édition
Lien web : https://www.fracpaca.org/Mise-en-pli-1
21 et 22 mars 2016, Ensad, Paris
Intervention de Colette Tron sur le thème Webcams : regard augmenté ou vide optique ?
Video : https://vimeo.com/168769948
Archives des interventions : https://vimeo.com/channels/imagesdunumerique
Modérateurs :
Denise Luccioni (critique danse) et Jean-Jacques Viton (poète).
Le thème de la rencontre a été proposé selon les questions suivantes :
– Qu’ est-ce qui fait écriture ?
Qu’ est-ce qui est de l’ ordre de l’écriture,
de la mise en forme,
qui sépare l’ordinaire de l’acte artistique,
pour un chorégraphe d’ une part,
pour un écrivain, un poète, de l’ autre ?
– Le corps de la langue
Quelle est la dimension du corps
dans la langue, quelle place a-t-elle ?
Quelle est la place de la langue dans le corps ?
Écrire, lire, dire, chanter, performer, danser :
les jeux et leurs enjeux.
– Espace mental, espace physique
Quelles sont les possibilités et les limites
de l’ écriture pour un poète, pour un chorégraphe ?
Quelles sont les articulations possibles
de ces espaces et processus d’ écriture ?
Intervenants :
Georges Appaix (chorégraphe)
Jean-Marc Baillieu (poète)
Liliane Giraudon (écrivain)
Pierre Lartigue (écrivain)
Yves Musard (chorégraphe),
Martine Pisani et Théo Kooijman (chorégraphe et danseur)
Jacques Rebotier (poète)
Frédéric Valabrègue (écrivain)
Jean-Jacques Viton (poète).
Que Google envisage en partenariat avec des bibliothèques la numérisation de 15
millions d’ouvrages n’est pas un événement mineur, et que l’initiative vienne de l’industrie
des moteurs de recherche n’est pas fortuit : cela nécessite une interprétation – et un effort de mémoire.
Cet événement s’inscrit dans la longue histoire du processus de grammatisation qui
caractérise la civilisation occidentale.
J’appelle grammatisation un processus dont la littération n’est qu’un moment. Non
pas un moment parmi d’autres, puisqu’il rend possible la pensée de la grammatisation
elle-même, mais un moment dans une tendance à la discrétisation du continu,
supportée par ce que je nomme des rétentions tertiaires, et qui s’est aussi exportée
dans les machines et les appareils.
Le premier à avoir thématisé la question de cette exportation ou déportation, qui
est aussi une extérorisation au sens de Leroi-Gourhan, est Platon, qui parla d’hypomnèse.
Il est intéressant de se pencher sur le sort des hypomnémata tel que le fit Michel
Foucault (L’écriture de soi, texte majeur passé inaperçu et que je commente dans
Mécréance et discrédit), et de mettre son analyse en relation avec celle des livres
de compte que Max Weber exhume comme condition de la naissance du capitalisme
dans l’esprit de la Réforme – laquelle n’aurait pas eu lieu sans l’imprimerie.
Mais ce n’est fécond, et non pas simplement précieux, que si cela nous permet d’enchaîner
sur le développement machinique et industriel qui a conduit aux appareils
contemporains de la grammatisation, et par lesquels s’intègrent machines de production
et appareils technologiques et sociaux à l’âge hyperindustriel des technologies
culturelles et cognitives, infrastructures aussi bien que superstructures de ce
qui appellerait de la part de l’Europe une économie politique et industrielle de l’esprit.
Je proposerai dans cette intervention de montrer comment la grammatisation a été
pensée ces dernières décennies à partir d’un concept d’usage qui rend proprement
inconcevable la question des pratiques hypomnésiques tel que par exemple Foucault
la scrute chez les Stoïciens et les Chrétiens primitifs, et pourquoi il faut revenir à
la question de l’otium comme ensemble de pratiques des hypomnèses – ce que sont
aussi les technologies numériques.
Bernard Stiegler
Philosophe,
Directeur de l’IRCAM,
Ex-directeur adjoint à la recherche de l’INA.
A publié notamment “La technique et le temps” tomes I,II,III,
“Echographies de la télévision” avec Jacques Derrida, “De la misère symbolique”,
“Aimer, s’aimer, nous aimer”, un livre d’entretien avec Elie During “Philosopher par
accident”. “Mécréance et discrédit” est son dernier livre.
Pourquoi étudier un maître de lecture du Moyen-âge ?
Grand intellectuel des débuts de la Renaissance du XII ème siècle,
contemporain d’Abélard et de Bernard, Hugues de Saint Victor est l’auteur d’un art
de lire célèbre, le Didascalicon.
En établissant “ce qu’on doit lire”, “comment”, et “dans quel ordre”, le maître de
lecture poursuit différents objectifs : créer une méthode valable aussi bien pour les
textes scientifiques que pour les écritures sacrées, sortir de la stérilité culturelle qui
lui semble caractériser les siècles précédents, préparer le nouveau type d’intellectuel
requis par la transformation de l’église et de l’enseignement.
Ecouter, se concentrer, lire, analyser, enregistrer, se souvenir, re-composer un texte
ou un raisonnement, tels sont les moments de cet art de lire.
En somme, Hugues procède à la mise en correspondance d’une technique de soi,
idée de la lecture et idée de la mémoire, et d’une culture de soi (Michel Foucault),
recherche de la perfection sur le modèle d’une vie vouée à l’étude.
L’actualité du Didascalicon nous semble double : enquête, d’une part, sur le devenir
de la lecture et de la mémoire à l’âge “numérique” ; interrogation, d’autre part,
sur le type d’homme et de culture auxquels elles sont sensées correspondre, et sur
l’esprit de cette correspondance.
Alain Giffard
Spécialiste des technologies de l’écrit,
Président de la mission interministèriele pour l’accès public à l’internet,
Ex-directeur adjoint de l’Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine,
Ex-conseiller de la Ministre de la Culture pour la société de l’information.
A publié de nombreux articles, notamment “Petites introductions à l’hypertexte”,
“Mnémoniques”, “Le projet hypermedia Roland Barthes”, “Hypertexte, autorité,
espace public”, “droit du lecteur”.
La bibliothèque du Musée d’Alexandrie éveille aujourd’hui encore les rêves de la
mémoire absolue et du savoir universel.
Si l’accumulation des livres a pu donner le sentiment d’une maîtrise symbolique de
la mémoire écrite, à travers ses supports matériels, ce sont des opérations de cartographie
intellectuelle qui ont fait émerger l’ordre des savoirs et la catégorie du
texte.
La mémoire des livres est inerte sans les périples des lecteurs qui l’activent en l’explorant.
A l’heure des bibliothèques numériques et de leurs nouveaux fantasmes
d’universalité, les leçons de l’antique bibliothèque d’Alexandrie sont plus que
jamais d’actualité.
Christian Jacob
Historien de l’antiquité gréco-romaine,
Directeur de recherche au CNRS, centre Louis Gernet, culture alexandrine,
Directeur du groupement de recherche international “Les mondes lettrés”.
Auteur d’un livre sur Alexandrie, il a notamment dirigé des ouvrages collectifs
comme “Le pouvoir des bibliothèques”, “Des Alexandries”. Son livre d’entretiens
avec H.J Martin a obtenu le prix de la critique de l’Académie française pour 2004.