Dans le cadre d’une action de création littéraire et d’édition numériques, Alphabetville, laboratoire des écritures multimédia, et La Marelle, littératures actuelles, sont associés dans une démarche collaborative de ces acteurs installés à la Friche Belle de Mai à Marseille.

Liées à une résidence d’écriture numérique, les « Ecrits du numérique » sont des temps de rencontres, d’échanges, d’information, mais aussi d’expérimentation de ces pratiques, de monstrations de réalisations dans le domaine des écritures et de l’édition numérique.

Pour cette sixième édition des Ecrits du numérique, Alphabetville, avec La Marelle, proposent d’aborder les mutations numériques sur le plan des régimes de la lecture.

Régimes de lecture

Le thème des régimes de lecture part d’une réflexion sur les possibilités et impossibilités générées par le temps technologique, temps machinique, temps mesuré, calculé, qui déborde du temps humain, le dépasse et le surpasse, jusqu’au point où la technique détruit, déstructure le temps ; et où puissance et vitesse semblent être la finalité de tout développement. Temps organique ainsi disrupté, à bout de souffle, temps surhumain, ou inhumain.

Lors des prochaines rencontres Les écrits du numérique, la question des temporalités sera focalisée sur le temps de l’écriture et de la lecture, sur son histoire, ses techniques, ses modalités. Dispositifs et dispositions à l’écriture et à la lecture seront abordés à l’aune de la notion de « différentiels de vitesse » dans l’expérience et l’économie de la lecture.

Auteurs, artistes, chercheurs, éditeurs, feront part de leurs expériences, de leurs créations, de leurs recherches, de leurs appréhensions, incorporations et métabolisations du temps, de leurs inventions de régimes de lecture et d’écriture face au traitement algorithmique de l’information ?

Ce qu’il s’agit de comprendre et de défendre, ce sont des modalités d’écriture et de lecture diversifiées et non subies ou machinales, des écritures et des lectures réinventées, réinvesties, attentives et attentionnées et non automatisées. Des cheminements de lecture et d’écriture aux sentiers qui bifurquent.

Dans ces mises en question, il ne s’agit pas d’opposer homme et machine, ni de rejeter ou d’abolir la technologie, mais de s’orienter, comme l’écrivait Agamben, dans « l’attitude à adopter dans notre corps à corps quotidien avec ces dispositifs », plutôt que de s’y adapter. C’est l’advenue de tels dispositifs dans nos existences – comme par exemple le fulgurant déploiement de l’agent conversationnel ChatGPT – qui engage à cette réflexion, pour une réorganisation de nos modes de pensée, de nos pratiques, de nos attitudes, de nos rythmes, de nos métabolismes. De nos régimes de lecture et d’écriture.

Coordination : Colette Tron et Cécile Portier (Alphabetville), Pascal Jourdana (Marelle)

Intervenant.e.s : Catherine Malabou, philosophe ; Peter Szendy, philosophe et musicologue ; Véronique Aubouy, artiste et réalisatrice ; Christophe Bruno, artiste ; Stéphanie Parmentier, enseignante, docteure en lettres modernes ; Pascal Jourdana, éditeur ; Fabien Zocco, artiste ; Juliette Mezenc, autrice ; Anne Savelli, écrivain ; Cécile Portier, écrivain ; Colette Tron, autrice et critique ; Jean-Paul Fourmentraux, sociologue et critique d’art ;   Jean-Michel Bruyère, artiste, Julien Chollat-Namy, cinéaste ; Annie Abrahams, artiste et performeuse

Programme détaillé

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Argumentaire, interventions et intervenant.e.s