Qui a peur de l'IA ?

Si l’histoire de l’intelligence artificielle et de ses applications ne sont pas nouvelles, leur récente dissémination et leur utilisation massive, ainsi que l’accroissement des capacités de traitement des informations numériques, nourri par les plateformes du web, tendent à effrayer à nouveau.

Et ces troubles dans les interactions entre humain et machine s’actualisent spécifiquement dans l’une des applications de l’intelligence artificielle, l’IA générative, dont les réalisations produisent des contenus de dimension symbolique : textes et images notamment, via des agents, ou robots, aisément activables, et parmi ceux-ci le générateur de textes ChatGPT, qui prête à débat depuis sa mise en marche, et surtout sa mise sur le marché.

Or, cette écriture automatique, opérée par la générativité de cette IA, doit-elle devenir le cauchemar des écrivains, et de tous les auteurs ? Est-il légitime d’avoir peur de l’intelligence artificielle, de s’en défendre ? Et comment ? Des grèves de scénaristes à Hollywood à l’IA Act européen, des actions et décisions s’entreprennent. Ou bien comment comprendre et interagir avec ces producteurs artificiels de contenus ? Comment en faire l’expérience, et même l’émergence d’expérimentations ? Comment vivre avec ? En bonne intelligence.

Le 1er salon du livre métropolitain, en collaboration avec Alphabetville, propose un temps pour poser ces questions avec des auteurs et des chercheurs, des acteurs du livre, de la lecture et de l’écriture, et les partager avec les publics.

Table ronde  Vendredi 25 octobre à 14h00, hémicycle du Pharo

Artiste plasticien issu de la mouvance du net.art et commissaire d’exposition, la pratique de Christophe Bruno traverse de nombreux médiums (Internet, installation, performance, dessin, sculpture, peinture, vidéo, IA et NFT). Son œuvre propose une réflexion critique sur les phénomènes de réseau et de globalisation dans les champs du langage et de l’image. En 2022/23, il était artiste résident à l’Iméra (Institut d’Études Avancées d’Aix-Marseille Université) pour réactiver l’un de ses premiers Google Hacks, les Dreamlogs (2003), « moteur d’association d’idées » sur le Web. Il sera en résidence d’écriture numérique avec la Marelle et Alphabetville à Marseille en mars 2025 pour son projet « Traverser les espaces liminaires » en collaboration avec l’historienne de l’art Christelle Desbordes.

Site web : https://christophebruno.com

Jérôme Game, poète, écrivain, est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Egalement présentée sous forme de performances, conférences, installations, son oeuvre interroge l’expérience contemporaine rapportée à celles des énoncés comme récits, à l’intersection des mots, des sons et des images. Il travaille actuellement à l’écriture de  » Récit(s) », un dialogue entre une intelligence artificielle et des voix humaines, et dans cet apprentissage, quelque chose se détraque dans l’interlocution entre l’humain et la machine.

Site web : www.jeromegame.com

Ludovic Bernhardt est artiste, écrivain. Son travail se situe à l’intersection de l’art contemporain, de la recherche et de l’écriture. Il a écrit les livres Le lac (fac-similé) (éd. LansKine 2024), Réacteur 3 [Fukushima] (éd. LansKine), Work Bitch (éd. Jou). Il pratique plusieurs médias : installations, livres, cartes, art numérique, lectures et commissariat. Il a publié dans de nombreuses revues de poésie contemporaine et universitaires et il a exposé dans de nombreux pays. Son travail est représenté par la galerie Sanatorium, Istanbul. Docteur depuis octobre 2024 de la thèse « L’écriture mutante ». Ludovic Bernhardt a reçu le Grand Prix SGDL (Société des Gens De Lettres) de poésie en 2022.

Site web : www.lbernhardt.com

Modération : Colette Tron, autrice et critique, directrice artistique de Alphabetville, laboratoire des écritures multimedia ( www.alphabetville.org )

Elle expérimente différents supports d’écriture et d’édition, du livre aux medias numériques, créant des poétiques des medias. Dans une perspective manifeste de constituer un espace public critique, les champs de recherche et de création tentent des articulations entre arts, technologies et culture, ainsi que la conception de nouvelles approches pratique(s) et théorique(s) de l’art et de la culture.

Conférence  Samedi 26 octobre à 10h30, Sofitel (salon Pinque Lefouque)

Laurent Daudet est le directeur général de LightOn, une startup française à la pointe de l’IA générative, et est un expert internationalement reconnu. Il a une formation de physicien, métier qu’il a exercé dans diverses universités en France, après plusieurs séjours à l’étranger (USA, Japon, Royaume-Uni,…). « Dream Machine ou comment j’ai failli vendre mon âme à l’intelligence artificielle » (Flammarion, 2023), fruit d’une rencontre fortuite avec le dessinateur et co-scénariste Appupen, est sa première incursion dans le monde des romans graphiques. 

Modération : Colette Tron

—————–