GODARD, au contraire #14

En 1965, Jean-Luc Godard réalisait Alphaville, un film de science-fiction décrivant une cité futuriste gouvernée par un ordinateur, Alpha 60, dont la « mémoire centrale » était en charge de « l’organisation logique » de cette « capitale de la douleur », ainsi soumise au calcul.
Ville à laquelle il est difficile de s’adapter, « où personne ne sait plus ce que veut dire le mot conscience », d’ailleurs disparu du dictionnaire. Les habitants y sont devenus des automates fonctionnels au service d’une (auto)destruction inéluctable, et où il est interdit, et même impossible, de penser, de sentir, de s’exprimer.

A cette question posée par l’ordinateur Alpha 60, l’agent venu « des pays extérieurs » Lemmy Caution répondait sans hésitation.
Alpha 60 : « Savez-vous ce qui transforme la nuit en lumière ? »
Lemmy Caution : « La poésie »

ALPHAVILLE
Une étrange aventure de Lemmy Caution

Jean-Luc Godard

France-Italie / 1965 / N&B/ 98 min
Avec Eddie Constantine, Anna Karina, Akim Tamiroff, Howard Vernon

Dans une époque postérieure aux années 1960, les autorités des « pays extérieurs » envoient le célèbre agent secret Lemmy Caution (Eddie Constantine) en mission à Alphaville, une cité automatique et désincarnée, éloignée de quelques années-lumière de la Terre. Caution est chargé de neutraliser le professeur von Braun, despote d’Alphaville, et de « sauver ceux qui pleurent ».
S’étant épris de Natacha, la fille du terrible professeur, il accomplira sa mission et sauvera la jeune fille en lui apprenant à dire les mots interdits à Alphaville : « Je vous aime ».

« Mon film est un peu comme Nadja d’André Breton. On se promène dans Paris et le surréel apparaît. » (Jean-Luc Godard, 1965)