Programme et intervenants
3 mars 2018
Conférences au Mucem
Jeudi 22 mars 2018 à 19h00
Conférence de Bernard Stiegler, philosophe
Technè (technique), dikè (justice) et violence au XXIè siècle.
Lire les philosophes avec Norbert Wiener et au-delà
La violence est-elle de retour ? La période écoulée de relatives paix et sécurité ne fut-elle qu’une parenthèse dans l’histoire ? Qu’en serait-il alors de la » civilisation » ? On peut se poser de telles questions. Cette conférence tentera de montrer cependant qu’elles ne sont véritablement » questionnantes » qu’à la condition de concevoir la violence comme ubris (démesure, crime, folie) et à partir de la tekhnè en tant qu’elle est toujours un pharmakon.
Philosophe, auteur d’une trentaine d’ouvrages, Bernard Stiegler est président de l’association Ars Industrialis, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Georges Pompidou, professeur associé à l’Université de Technologie de Compiègne. Son travail analyse les systèmes techniques dans leur relation aux systèmes sociaux, économiques, politiques, culturels, dans la perspective d’un monde » non-inhumain « . Problématiques particulièrement développées depuis » Aimer, s’aimer, nous aimer » (Galilée, 2003) et très précisément dans son dernier livre » Dans la disruption. Ou comment ne pas devenir fou ? » (Les liens qui libèrent, 2016).
Jeudi 5 avril à 19h00
Conférence de François Cusset, philosophe
Une nouvelle énergétique de la violence
De Freud à Georges Bataille, de Frantz Fanon à Baudrillard, les penseurs de la modernité ont abordé la violence, individuelle et collective, comme une question de flux d’énergie, de stimulation et de dérivation de l’agressivité. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’heure de la violence systémique néolibérale, du désir consumériste insatiable, de l’image proliférante et de la catharsis sur les réseaux — mais aussi, nous attendant au tournant, des pires récupérations politiques de la violence-monde non-évacuée ?
François Cusset, chercheur en histoire intellectuelle et politique, est professeur d’études américaines à l’université de Paris Nanterre. Auteur de nombreux essais et de deux romans, il publie en mars 2018 « Ce qui nous fait violence — et comment en sortir » aux éditions La Découverte.
Vendredi 13 avril à 19h00
Conférence de Michel Wievorka, sociologue
Pour en finir avec la notion de « post-conflit »
La violence est le contraire du conflit, en tous cas du conflit institutionnalisé. On ne sort pas de la violence sociale ou politique en croyant mettre fin à toute conflictualité : on en sort en transformant les logiques de crise et de rupture qui sont lourdes de violence en débats et en conflits non violents. L’idée d’une société unifiée, harmonieuse, est utopique, mythique ou idéologique, le projet de faire vivre le lien social, l’unité nationale ou les valeurs républicaines, ne suffit pas à assurer un monde sans violence, mieux vaut penser la société dans ses divisions, et dans sa capacité à traiter démocratiquement de ces divisions, par la négociation, le dialogue.
Michel Wieviorka, docteur d’Etat ès Lettres et Sciences Humaines, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, est le Président du directoire de la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme (FMSH). Ses recherches ont porté et portent sur le conflit, le terrorisme et la violence, sur le racisme, l’antisémitisme, sur les mouvements sociaux, la démocratie ainsi que sur les phénomènes de différence culturelle. Ses derniers ouvrages : » Les juifs, les musulmans et la République » et » Antiracistes « , parus en 2017 aux Editions Robert Laffont.
Lectures à la Friche Belle de Mai
Vendredi 30 mars à 19h00
Lecture de fragments de « Critique de la violence » et autres textes de Walter Benjamin par Liliane Giraudon, Suzanne Joubert, Aglaia Mucha, Colette Tron, Marie Vayssière et Miloud Khetib.
Dans sa « Critique de la violence » (1921), publiée entre les deux guerres mondiales, et dont la seconde lui sera fatale (en 1940, sur sa route d’exil, il quitte Marseille pour PortBou où, bloqué à la frontière et poursuivi par les nazis, il se suicide), le philosophe Walter Benjamin interrogeait les états, formes, moyens et fins de la violence à l’endroit des » rapports moraux « .
Suite à une première lecture à Montevideo en avril 2016, seront proposés de nouveaux fragments, accompagnés d’autres textes de Walter Benjamin, où lien entre vie et œuvre tenteront de (re)tracer l’histoire, le destin, le caractère, d’une vie elle-même violente.
Suivie d’une lecture et d’un échange avec Jean-Christophe Bailly, écrivain et philosophe.
Né à Paris en 1949, Jean-Christophe Bailly se consacre très tôt à l’écriture. Depuis 1967, il a publié de nombreux livres dans presque tous les genres à l’exception, toutefois, du roman. Son œuvre s’attache particulièrement à l’urbanité, à l’architecture, au paysage, au déplacement… L’œuvre de Walter Benjamin est sa référence majeure.
Programmation de films au cinéma le Gyptis
à partir du 28 mars
Programme en cours
Programmation : Juliette Grimont
Informations et programme détaillé : http://www.lafriche.org/fr/cinema-l…