Editions L’extrême contemporain, avril 2025
< Muse dis-moi … >
Rien moins qu’une réécriture de l’Odyssée, « La femme de personne » est un poème en train de se faire, une matrice qui ne cesse pas de faire et de défaire : maille, toile, texture dont la matérialité même défigure et refigure, décode et recode l’épique poème de tous les poèmes.
Et avec lui le héros de tous les héros qui donne son nom à l’épopée, l’hégémonique masculin mis lui aussi à l’épreuve, sur le métier : Outis, Odyss, Ulysse… Personne.
« La femme de personne » peut bien s’appeler Pénélope, la femme de, mais « La femme de personne » n’appartient à personne. Reprogrammation, bifurcations, renversements de perspectives et trouées dans la toile homérique ainsi réactualisée constituent la trame de cette poétique de l’ère scientifique.
Un va-et-vient entre l’antique et grouillante matière épique, amoureuse et guerrière, et le propre texte de Barbara Köhler (1959-2021) qui s’engendre ici comme par lui-même, au fur et à mesure qu’on le lit, qu’on l’écoute.
Barbara Köhler (1959-2021) est née en RDA à Burgstädt. Ouvrière spécialisée dans l’industrie textile, elle a travaillé comme aide-soignante dans un foyer pour personnes âgées et comme éclairagiste au théâtre de Karl-Marx-Stadt. Passée dans les années 1980 par le fameux « Institut für Literatur Johannes R. Becher », son premier recueil a paru peu après la Réunification allemande en 1991. Traductrice de Gertrude Stein, Elizabeth Bishop et Samuel Beckett, elle a également une œuvre de plasticienne, qui prolonge son travail poétique à travers courts textes, photographies et installations. Trois de ses recueils ont été à ce jour traduits en langue française, tous trois aux éditions L’extrême contemporain : Deutsches Roulette (1991) et Blue Box (1995), par Laurent Cassagnau en 2022 et 2023, et Niemands Frau (2007) par Sven Keromnes en 2025.
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Née en 1946 Liliane Giraudon vit à Marseille. Son travail d’écriture, situé entre prose (la prose n’existe pas) et poème (un poème n’est jamais seul) semble une traversée des genres. Entre ce qu’elle nomme « littérature de combat » et « littérature de poubelle », ses livres, publiés pour l’essentiel aux éditions P.O.L dressent un spectre accidenté. A son travail de « revuiste » (Banana Split, Action Poétique, If, La gazette des jockeys camouflés, Kes kiels foutent) s’ajoute une pratique de la « lecture plateau » et du dessin. Livres d’artiste, expositions, ateliers de traduction, video, théâtre, radio…)
Titulaire d’un master d’études germaniques à l’ENS de Lyon, Sven Keromnes est doctorant contractuel en traductologie et littérature contemporaine germanophone à Sorbonne Université, en co-tutelle avec l’Université de Lausanne. Ses recherches théoriques sur la notion de voix en traduction poétique se doublent d’une pratique de la traduction littéraire de l’allemand vers le français. Ces dernières années, notamment depuis sa participation au programme franco-allemand « Georges-Arthur Goldschmidt », il a traduit plusieurs poètes.ses contemporain.es de langue allemande comme Sebastian Unger, Senthuran Varatharajah (pour la revue Litterall) ou encore Barbara Köhler (La femme de personne, L’extrême contemporain, 2025).
Informations pratiques :
La salle des machines
Friche la Belle de Mai
41 rue Jobin
13003 Marseille
0495049500
Entrée libre
Alphabetville • 04.95.04.96.23 • 41 rue Jobin – 13003 Friche la Belle de Mai • alphabetville@orange.fr