GODARD, au contraire #12

« Un peuple sans poésie est un peuple vaincu. »

La douzième séquence du programme « Godard, au contraire » rassemble deux films qui se déroulent à Sarajevo, capitale de l’ex-Yougoslavie, où l’histoire de l’Europe rencontrait à nouveau celle de la guerre. En 1993, puis dix ans plus tard, Godard convoque mots et images, personnes et personnages, poètes anciens et contemporains, pour traverser les ténèbres de l’histoire, d’ici et d’ailleurs. Une géopolitique d’une véritable acuité et d’une résonnante actualité.

PROGRAMME

JE VOUS SALUE SARAJEVO de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville (sous réserve)

France-Suisse / 1993/ 02 min

Évocation de la civilisation en Europe et de la guerre en Bosnie à partir d’une photo de guerre de Ron Haviv et Luc Delahaye, une prière composée et dite par Jean-Luc Godard.

« […] car il y a la règle et il y a l’exception il y a la culture qui est de la règle il y a l’exception qui est de l’art tous disent la règle […] cela ne se dit pas […] ou cela se vit et c’est alors l’art de vivre […]
il est de la règle que de vouloir la mort de l’exception il sera donc de la règle de l’Europe de la culture que d’organiser la mort de l’art de vivre qui fleurit encore à nos pieds […] » (JLG, 1993)

NOTRE MUSIQUE de Jean-Luc Godard
France / 2004 / 80 min
Avec Sarah Adler, Nade Dieu, Rony Kramer, Jean-Luc Godard, Jean-Christophe Bouvet, Jean-Paul Curnier…

« Voici les musiques le reste est imposture
Voici le contre-champ le reste est procédure
Et vers le paradis voici l’achèvement
Et voici notre amour et notre entendement. » (JLG, 2004)

Trois parties, intitulées respectivement : Royaume 1 – Enfer, Royaume 2 – Purgatoire, Royaume 3 – Paradis.
« L’enfer » est composée de diverses images de guerre, sans ordre chronologique ni historique. Les images restent muettes, accompagnées de 4 phrases et de 4 musiques.
« Le purgatoire » se déroule de nos jours dans la ville de Sarajevo à l’occasion des Rencontres Européennes du Livre. Il s’agit de conférences ou de simples conversations à propos de la nécessité de la poésie, de l’image de soi et de l’autre, de la Palestine et d’Israël, ect., et qui sont le fait de personnes réelles comme de personnages imaginaires. Une visite au pont de Mostar en reconstruction symbolise l’échange entre culpabilité et pardon.
« Le paradis » montre une jeune femme qui, s’étant sacrifiée, trouve la paix sur une petite plage au bord de l’eau – laquelle est gardée par quelques Marines des USA.